Giro 2023 : la garde rapprochée de Remco Evenepoel est connue mais… qui fait quoi ?

Davide Ballerini est le premier équipier italien de la sélection Soudal Quick-Step. Le coureur de 28 ans, originaire de Lombardie, va bien évidemment pouvoir apporter sa connaissance du terrain. C’est difficilement explicable ou traduisible avec des mots mais la présence d’un coureur "local" sur une course cycliste amène un côté rassurant et constitue toujours un avantage.

Davide Ballerini présente un profil de routier-sprinteur. Mais contrairement à d’autres coureurs rapides, il passe plus facilement les bosses. Dix victoires au compteur dont le Circuit Het Nieuwsblad 2021 comme principal fait d’armes. Régulièrement aligné sur les classiques du printemps, Ballerini pourra faire parler son expérience du placement. Un élément déterminant dans le cyclisme actuel. Dès que Remco Evenepoel aura besoin d’être idéalement placé avant un point stratégique de la course, il pourra se réfugier dans la roue de Davide, car il sait jouer des coudes et choisir la bonne trajectoire pour rejoindre la tête du peloton.

Régulier mais pas encore vainqueur cette saison, Ballerini n’a pas encore roulé en compétition avec Remco en 2023. Sa dernière course remonte à Paris-Roubaix où il avait abandonné. Il va disputer son cinquième grand tour après les Giro 2018, 2020, 2022 et le Tour de France 2021.

Après Davide Ballerini, Mattia Cattaneo sera le deuxième coureur transalpin aux côtés de Remco Evenepoel. Mais il ne présente pas les mêmes qualités. Cattaneo est plutôt à ranger dans la catégorie des rouleurs-grimpeurs. À 32 ans, le natif d’Alzano Lombardo possède une belle dose d’expérience. Le Giro sera d’ailleurs son dixième grand tour. Meilleur résultat ? Une 12e place du classement final sur le Tour de France 2021.

Comme Evenepoel, Cattaneo peut à la fois grimper et rouler contre-la-montre. C’est d’ailleurs dans le chrono qu’il présente les meilleures références. Mattia Cattaneo reste sur une série de 27 contre-la-montre consécutifs dans le top 20. Les 1re, 9e et 20e étapes de ce Giro se disputeront contre le chrono. Mattia Cattaneo devrait logiquement chaque fois partir avant son leader. Il pourra donc lui apporter des temps de références et des informations de première main. Dans les cols, Mattia prendra également une place importante au sein du train de la grimpe des Soudal Quick-Step.

Il était nécessaire d’avoir au moins un Italien dans la garde rapprochée de Remco. Avec Cattaneo et Ballerini, ils seront deux.

Voici Josef Cerny, le coureur Soudal Quick-Step qui devrait logiquement passer le plus de temps en tête du peloton ! Dans le passé, Julien Vermote ou Tim Declercq s’étaient occupés de ce rôle ingrat mais tellement essentiel, à savoir rouler des heures, en tête de peloton, pour contrôler une échappée. Le Tchèque de 29 ans semble tout désigné pour cette tâche, tant il possède des qualités de 'roule toujours' infatigable.

Sans surprise, Cerny est aussi à l’aise dans l’exercice du chrono. Comme Mattia Cattaneo, il pourrait glisser quelques astuces à Remco Evenepoel une fois tracé bouclé. On sait qu’il est en forme puisqu’il vient de remporter le prologue du Tour de Romandie.

Le Tour d’Italie rappellera à Josef de bons souvenirs puisque c’est là qu’il a décroché la plus belle de ses 11 victoires professionnelles. Sur la 19e étape de l’édition 2020, le Tchèque (alors au sein du CCC Team) avait intégré l’échappée matinale pour ensuite s’isoler en tête de course et franchir la ligne en vainqueur solitaire.

Cerny fêtera ses 30 ans pendant le Giro, plus précisément le 11 mai, le jour de la 6e étape 100% napolitaine.

D’un coureur tchèque à un autre, Jan Hirt a été recruté l’hiver dernier pour venir encadrer Remco Evenepoel sur les grands tours. L’ancien membre de la formation Intermarché-Circus-Wanty a accepté de passer d’un statut de leader à celui d’équipier. D’ailleurs, au moment d’annoncer son transfert en novembre dernier, Hirt avait commis une petite boulette en déclarant : "J’irai probablement sur le Giro d’Italia pour aider Remco Evenepoel, qui veut gagner le grand tour italien". À l’époque, nous ne savions pas encore si Remco allait opter pour le Giro ou le Tour, Jan Hirt a donc parlé un peu trop vite et dévoilé au grand public le choix de son leader.

En théorie, il est censé être l’équipier qui connaît le moins Remco mais les deux hommes ont tout de même disputé 14 jours de course ensemble (Tour de San Juan et Tour de Catalogne) cette saison, de quoi faire connaissance et s’apprivoiser.

Jan Hirt sera bien utile lorsque la route s’élèvera, lui qui possède déjà dix grands tours au compteur. Son meilleur résultat remonte à il y a pile un an, avec une 6e place du classement final du Giro 2022 (plus une victoire dans la 16e étape). Avec Van Wilder, Vervaeke et Cattaneo, il doit accompagner Remco le plus loin possible en montagne. Jan Hirt n’a pas participé aux stages en altitude avec Remco, préférant l’éloignement, en Colombie.

Après le duo italien et le duo tchèque, voici le trio belge, les trois pièces maîtresses qui étaient déjà présentes en septembre dernier sur la Vuelta. Pieter Serry et ses 34 ans constituent un puits d’expérience. Il a déjà disputé 14 grands tours ! D’ailleurs, son départ de la Vuelta 2022 après un contrôle positif au covid le matin de la 9e étape avait constitué un véritable coup dur pour R.EV.

Serry est un élément très complet. Il est capable, comme Josef Cerny, de tirer des bouts droits dans la plaine en tête de peloton, mais aussi de prendre les premiers relais lorsque la route s’élève.

Le longiligne coureur d'Aalter est également très important pour la vie de groupe durant ces trois semaines. Pieter Serry est réputé pour être un bon ambianceur, de quoi apporter des sourires et une forme de relâchement entre les étapes.

Remco sait qu’il peut compter sur Pieter, l’équipier avec lequel il a le plus roulé depuis le début de sa carrière chez les pros : 24 courses et 80 jours de courses.

Deuxième compartiment du trio belge : Ilan Van Wilder. Après un travail exceptionnel au Tour d’Espagne en septembre dernier, et à Liège-Bastogne-Liège il y a quelques jours, il repart assez logiquement pour un tour. Pour le troisième grand tour de sa jeune carrière, après deux Vuelta, il va découvrir le Giro. Ces derniers temps, il est devenu le dernier étage dans la stratégie de course de Remco, l’homme qui donne le dernier relais avant l’attaque d’Evenepoel. On se dirige donc à nouveau vers ce rôle pour la course au maillot rose.

Van Wilder est également un équipier très important du fait de sa morphologie. 1 mètre 71, exactement la taille que Remco, et une petite soixantaine de kilos, là aussi comme son leader. Si Evenepoel rencontre le moindre problème mécanique, il sait qu’il peut se jeter sur le vélo de Van Wilder et retrouver une bicyclette quasiment identique à la sienne.

Comme Josef Cerny (le 11 mai), Ilan Van Wilder fêtera son anniversaire en Italie. Le 14 mai, le jour de la 9e étape et du chrono à Cesena, il aura 23 ans.

Dernier équipier et dernier composant du trio belge : Louis Vervaeke. Celui que Remco Evenepoel considère "comme un frère". Dans le même style qu’Ilan Van Wilder, Louis Vervaeke sait se mettre à plat ventre et "minable" pour amener son leader dans les meilleures conditions possibles. Très, voire trop, prometteur en début de carrière, un peu perdu au moment d’arriver chez les pros, Vervaeke trouve enfin une forme de sérénité bien méritée.

Louis est sans doute l’homme qui va le plus côtoyer Remco en Italie puisqu’il est habituellement son partenaire de chambre. C’est lui qui va pouvoir motiver, apaiser, rassurer ou encourager Evenepoel le soir avant d’aller au lit. Comme pour Pieter Serry, son rôle social sera primordial.