Le Temps d’une histoire revient sur l’épopée de Gisèle Halimi. Née en Tunisie en 1927, elle s’est éteinte à Paris, en 2020. Elle fut avocate, militante féministe et même femme politique franco-tunisienne. Parmi ses principales causes, celle de l’avortement.
J’avais moi aussi, à 19 ans, connu la plus profonde détresse après un avortement réalisé par un jeune médecin sadique, un monstre, qui avait fait un curetage à vif en disant : “Comme ça, tu ne recommenceras pas."
Le 5 avril 1971, en France, c’est dans les pages du Nouvel Observateur que paraît " Un appel des 343 femmes ", appelant à légiférer sur l’avortement, alors toujours considéré comme un délit, aux yeux d’une loi de 1920. Ce qui est aujourd’hui connu sous l’appellation du " Manifeste des 343 salopes " a été rédigé par Simone de Beauvoir qui mettra en garde Gisèle Halimi, lui conseillant de ne pas signer le texte. Ce qu’elle fera car, l’avocate qu’elle est, doublée de sa situation personnelle le promet :
On ne touchera à personne sans nous inculper toutes…