L'ancien Premier ministre grec et chef de l'opposition de gauche, Alexis Tsipras, a déposé mercredi une motion de censure contre le gouvernement conservateur de Kyriakos Mitsotakis après avoir révélé devant le Parlement qu'un ministre et cinq militaires avaient été placés sous surveillance d'Etat.
Afin de "soutenir la démocratie" et à la suite de l'enquête d'une autorité publique sur la surveillance d'un ministre et de cinq militaires, "le Premier ministre ne peut plus rester" au pouvoir, a indiqué Alexis Tsipras, dirigeant de Syriza, devant les députés grecs.
Le vote sur cette motion de censure devrait se tenir d'ici vendredi alors que le camp gouvernemental dispose d'une confortable majorité au Parlement. Il pourrait pousser le Premier ministre à proclamer des élections légèrement anticipées, comme le réclame l'opposition depuis des mois, relèvent des observateurs, alors que le scrutin législatif doit de toute façon se tenir d'ici l'été.
Un scandale d'écoutes illégales
A la Vouli, le Parlement grec monocaméral, Alexis Tsipras a accusé le chef du gouvernement et dirigeant de la Nouvelle démocratie (ND) d'être "le cerveau et le chef de ce réseau criminel" qu'est la surveillance par le Renseignement de personnalités de haut rang.
Ce scandale des écoutes illégales éclabousse son gouvernement depuis l'année dernière. Il a pris de l'ampleur en juillet dernier après que Nikos Androulakis, eurodéputé et leader du parti socialiste grec Pasok-Kinal, avait révélé avoir fait l'objet d'une tentative de piratage de son téléphone par le logiciel "espion" Predator.
D'autres hommes politiques et journalistes ont également saisi la justice, affirmant avoir été surveillés par le Renseignement grec.