Une semaine noire sur le rail : trois jours de grève vont s’enchaîner dans les chemins de fer nationaux à partir de ce lundi, 22 heures. "Je déplore ce mouvement de grève, ses conséquences sur les voyageurs, les étudiants, les travailleurs”, déclare le ministre de tutelle Georges Gilkinet (Ecolo), vice-Premier ministre et ministre de la Mobilité sur La Première.
Ce mouvement fait écho à celui du mois d’octobre. Les cheminots dénoncent la dégradation des conditions de travail, la pénurie de personnel et le manque de moyens. Ils désapprouvent "l’insuffisance des investissements définie par le gouvernement à l’issue du dernier conclave budgétaire".
"Depuis le mois d’octobre, on a posé des actes avec la SNCB, avec Infrabel, réagit le ministre. Il faut nommer les difficultés que l’on a aujourd’hui : du matériel roulant vieilli parce que mes prédécesseurs n’ont pas investi suffisamment, des retards de livraison de nouveaux matériels qui étaient commandés, des déficits en matière de personnel, il y a des candidats qu’on n’arrive pas à trouver à recruter, surtout dans certaines régions."
"Refinancement massif"
Quant aux solutions, George Gilkinet précise qu’il a été décidé d’accélérer les recrutements, d’élargir le cadre (avec un tampon de 300 personnes). Il rappelle également que le gouvernement est en train de finaliser les contrats de gestion de la SNCB et d’Infrabel, "avec un refinancement massif, peut-être pas aussi important que ce que demandaient les entreprises, mais on est un des rares secteurs dépendants de l’État fédéral dans lequel on a réinvesti."
Le ministre assure que les budgets seront suffisants pour assurer les missions fixées à la SNCB. Comment expliquer que les cheminots ne soient pas convaincus ? George Gilkinet pointe ses prédécesseurs : "Il y a une explication qui est liée à tout ce que [les cheminots] ont dû subir dans le passé. […] On paie des choix de gestions qui n’étaient pas les plus opportuns."
"Pas de lignes supprimées"
Le ministre veut aussi rassurer les navetteurs : "C’est ma préoccupation principale”. "Il n’y aura pas de lignes supprimées, assure-t-il, parce que j’ai trouvé les moyens depuis le début de la législature pour remettre le réseau à niveau.” Il dit également lutter contre les causes des retards des trains, avec, notamment, des dispositifs anti-intrusion sur la jonction Nord Midi pour empêcher les gens de marcher sur les voies.
"Nous prenons un tas d’actions et, d’ici la fin de l’année, nous allons adopter les contrats de gestion pour les dix prochaines années, avec des engagements budgétaires fermes.” Depuis 2012, il n’y a plus de cadres structurants dans la relation entre l’État fédéral et la SNCB et Infrabel, rappelle encore le ministre.