Belgique

Grippe, bronchiolite...et désormais Covid-19 mettent la pression sur les hôpitaux

L'invitée: La médecin Audrey Bonnelance

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Par Miguel Allo sur base d'une interview de Thomas Gadisseux

Différentes épidémies circulent en ce moment en Belgique : grippe, Covid-19 et la bronchiolite. Cette dernière provoque, entre autres, une saturation des urgences pédiatriques. Le ministre fédéral de la Santé, Frank Vandenbroucke (Vooruit) s’est montré très inquiet quant à la pression sur les hôpitaux et le personnel soignant.

Pression sur les hôpitaux

"Comme chaque hiver, on a beaucoup de travail. Et c’est normal, ça fait partie de notre travail. Et nous en première ligne, on est présent, on est là pour répondre aux questions et augmenter nos horaires pour soigner tous les patients qui ont des infections respiratoires y compris les enfants." explique Audrey Bonnelance, médecin généraliste et administratrice du Groupement Belge des Omnipraticiens (GBO) à propos de la situation actuelle dans les hôpitaux en Belgique.

La situation pourrait être classique, à ceci près que le coronavirus fait à présent aussi partie de l’équation et vient compliquer la saison hivernale. "C’est un des diagnostics différentiels en plus dans les infections respiratoires. On peut avoir une grippe et tout un tas de virus qui donnent des symptômes respiratoires et le Covid-19 est l’un d’entre eux."

Des recommandations pour faire face au Covid-19

Quelles sont les recommandations actuelles en matière de Covid-19 ?

Le test

Audrey Bonnelance rappelle que le test rapide (antigénique) est toujours d’actualité. Ce test peut-être fait à la maison, en pharmacie ou chez son généraliste. Peu onéreux, ce test donne une réponse dans les 15 minutes.

Mais ce test est-il fiable ? "Ça, c’est le gros problème." précise la médecin généraliste. "Le souci c’est que la performance de ces tests n’est pas très bonne. La sensibilité n’est que de 64%." Autrement dit, sur 100 personnes malades du Covid-19 qui se font testées, seuls 64 auront une réponse positive, soit pratiquement une personne sur deux. Ce qui fait dire à l’administratrice du GBO : "Il faut faire attention. Si on a des symptômes vraiment typiques du Covid-19, de la fièvre, des courbatures, une perte de goût et d’odorat, une douleur thoracique et qu’on a un test négatif, il ne faut pas banaliser, il faut être prudent et protéger surtout l’entourage qui est fragilisé."

Quant à savoir s’il faut doubler le contrôle avec un test PCR ? Ce dernier n’est réalisé que dans certaines situations. C’est le cas en maison de repos ou que l’on vit sous le même toit qu’une personne fragile et donc à risque de développer une forme sévère du Covid-19.

S’isoler ou pas ?

En cas de confirmation de la contamination est-il encore recommandé de s’isoler, de rester à la maison et de ne pas se rendre au travail ? Pour Audrey Bonnelance la réponse n’est pas simple. Elle rappelle la procédure :

En cas de symptômes, un test doit être réalisé dans les 5 premiers jours. Si ce dernier est positif, les mesures actuelles voudraient que l’on reste chez soi 7 jours. Le télétravail peut être envisagé si cela est possible.

Par contre, si un membre de la famille est positif, mais qu’on n’a pas de symptômes, il n’y a pas d’obligation de réaliser un test "et on peut continuer à vivre normalement. Ça, c’est grâce à la vaccination et l’immunité naturelle puisqu’on décide de laisser circuler le virus. On a enlevé les masques."

Quel vaccin ?

Faut-il privilégier le vaccin de la grippe, celui du Covid-19 ou prendre les deux ? Audrey Bonnelance rappelle que les recommandations actuelles disent les deux, soit une quatrième dose pour le Covid-19 et la vaccination pour la grippe pour tous les patients de plus de 50 ans et les personnes fragiles.

Étant donné l’immunité actuelle de la population est-il encore conseillé de se faire vacciner contre le Covid-19 ? "Pour les patients de plus de cinquante ans et les malades chroniques, moi je recommande de le faire", précise la médecin généraliste. Elle ajoute : "on peut se poser la question pour toutes les personnes qui ont moins de cinquante ans qui n’ont pas de maladie, je comprends qu’actuellement les patients se posent la question et c’est difficile pour nous de nous positionner par rapport à des recommandations du Conseil supérieur de la santé. C’est au cas par cas."

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