L’hiver pointe le bout de son nez, et avec lui son lot d’infections respiratoires. Nez qui coule ou bouché, maux de gorge et/ou de tête, toux, autant de symptômes qui caractérisent la grippe et le rhume. Mais ces maladies infectieuses peuvent-elles réellement être développées à cause du froid, comme le laisserait penser l’expression "prendre un coup de froid" ? La question se pose à l’heure où la forte augmentation des prix du gaz et de l’électricité pousse bon nombre de personnes à ne pas rallumer leur chauffage.
S’il peut avoir des effets directs sur la santé, notamment en provoquant des engelures et l’hypothermie, le froid ne provoque pas à lui tout seul des infections respiratoires. Les virus et les bactéries en sont la cause, insiste la médecin généraliste Sylvie Meeus. Et pourtant dans l’imaginaire collectif, c’est parce qu’on "attrape froid" que l’on tombe malade.
Pas si étonnant quand on s’attarde sur l’étymologie des termes utilisés, quelle qu’en soit la langue, pour qualifier ces maladies. "On retrouve froid dans refroidissement, cold dans common cold (en anglais, ndlr), kalt dans Erkältung (en allemand, ndlr) et ftoft dans ftohje (en albanais)", comme le soulignent les infectiologues Daniel Genné et Christian Chuard, dans la Revue Médicale Suisse (2005).