Juan Alvarado, un garde forestier du Conseil national des aires protégées (Conap), tient adroitement l'animal dans ses mains pour éviter toute morsure. Car si le venin de l'animal est rarement mortel, une morsure n'en est pas moins douloureuse.
Le moment est venu de remettre en liberté le "petit endormi", Heloderma charlesbogerti de son nom scientifique, qui avait été trouvé dans un village proche, dans la municipalité de Cabañas, puis amené aux responsables du Parc régional local baptisé lui aussi d'après le surnom du lézard.
Le reptile à la peau sombre marquée de points et d'anneaux jaune clair est déposé au sol.
Il se perd lentement dans la végétation de cette région de forêts semi-arides dans la vallée du fleuve Motagua, située au sein de la Réserve de biosphère Sierra de las Minas.
Juan Alvarado, 68 ans, raconte que l'animal a longtemps été victime de la peur qu'inspire son venin, et des légendes qui en font un mauvais présage. "Un Heloderma vu est un Heloderma mort", résume celui qui, depuis dix-sept ans, consacre sa vie à la protection de l'animal, classé comme espèce "en danger" par l'Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN).