Le site d'information de la BBC en russe a vu son audience plus que tripler, à 10,7 millions en moyenne hebdomadaire depuis le début de l'invasion, par rapport à la même période l'an dernier. Le nombre de visiteurs en Russie sur le site en anglais bbc.com a lui bondi de 252% à 423.000 la semaine dernière.
La Russie est régulièrement décrite par les ONG comme l'un des pays les plus restrictifs au monde en matière de liberté de la presse, mais la situation s'est aggravée depuis le début de l'invasion de l'Ukraine par Moscou. Les autorités russes ont notamment interdit aux médias d'utiliser des informations autres que les déclarations officielles sur ce sujet, et banni l'utilisation de mots comme "guerre" et "invasion".
Jeudi, après le blocage de leurs sites par les autorités, l'emblématique station de radio Ekho Moskvy (Echo de Moscou) a annoncé son auto-dissolution et la chaîne de télévision indépendante Dojd a dit suspendre son activité jusqu'à nouvel ordre.
Loin de s'arrêter là, le pouvoir prépare un durcissement de son arsenal répressif: un projet de loi, qui prévoit jusqu'à 15 ans de prison pour toute publication de "fake news" concernant l'armée russe, sera examiné vendredi à la Douma, chambre basse du Parlement russe.