Les ambassadeurs des 27 Etats membres auprès de l'Union européenne sont parvenus jeudi après-midi à un accord au sujet du 6e paquet de sanctions envers Moscou, que la Commission avait mis sur la table début mai, selon une source proche des discussions. Cette 6e salve de sanctions européennes depuis l'invasion russe de l'Ukraine fin février a fait l'objet de difficiles tractations entre Etats membres durant plusieurs semaines.
L'adoption des textes juridiques suivra dans les prochaines heures et une communication officielle devrait avoir lieu vendredi.
Embargo du pétrole russe
Le gros morceau de ce 6e paquet est sans conteste l'embargo sur le pétrole russe, qui sera interdit d'importation par bateau d'ici la fin de l'année. Ce sujet avait été débloqué au niveau politique lors du sommet des dirigeants de lundi et mardi à Bruxelles. Les pays enclavés au premier rang desquels la Hongrie exigeaient au moins une exemption temporaire, qui a été accordée au vu de leur situation particulière.
Mais alors que le paquet semblait débloqué, la Hongrie avait avancé mercredi en réunion des ambassadeurs une nouvelle exigence, avaient rapporté des sources diplomatiques : celle de ne pas inscrire le chef de l'Église orthodoxe russe, le patriarche Kirill, dans la liste des personnalités sanctionnées, celles dont les avoirs dans l'UE sont gelés et qui sont interdites d'entrée sur le territoire européen. Le patriarche est considéré comme "un allié de longue date du président Vladimir Poutine", et est "devenu l'un des principaux soutiens de l'agression militaire russe contre l'Ukraine", soulignait la proposition de sanctions soumise aux États membres, qui n'a pas été acceptée par Budapest.Dans le texte sur lequel les représentants des 27 se sont finalement mis d'accord jeudi : le patriarche Kirill, de son vrai nom Vladimir Goundiaïev, n'est finalement pas inclus dans les personnes à sanctionner.