Le chancelier allemand Olaf Scholz a donné mercredi son accord à l'envoi de chars lourds Leopard 2 à l'Ukraine, provoquant l'ire de Moscou, tout en affirmant vouloir éviter "une escalade" qui conduirait à une guerre entre la Russie et l'Otan.
"Nous faisons ce qui est nécessaire et possible pour soutenir l'Ukraine, mais nous empêchons en même temps une escalade de la guerre, vers une guerre entre la Russie et l'Otan", a déclaré Olaf Scholz devant le Bundestag, la chambre basse du parlement.
Le gouvernement allemand avait décidé plus tôt en conseil des ministres à la fois d'envoyer 14 Leopard 2 de type 2A6 issus des stocks de son armée, la Bundeswehr, et d'autoriser ses alliés occidentaux disposant de ces blindés de fabrication allemande à faire de même.
Une décision "dangereuse" selon Moscou
"C'est une décision extrêmement dangereuse qui va amener le conflit vers un nouveau niveau de confrontation", a prévenu l'ambassadeur de Russie à Berlin Sergueï Netchaev. "Cela nous persuade une fois encore que l'Allemagne, à l'instar de ses alliés les plus proches, ne veut pas d'une solution diplomatique à la crise ukrainienne et qu'elle veut une escalade permanente", a-t-il encore dit.
Le président américain Joe Biden doit de son côté s'exprimer vers 17H00 GMT sur "le soutien continu à l'Ukraine", a fait savoir la Maison Blanche, alimentant les conjectures quant à une annonce de livraison de chars Abrams à ce pays.
Un "Premier pas" ?
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est déclaré "sincèrement reconnaissant" pour le feu vert donné par Berlin, après avoir discuté au téléphone avec Olaf Scholz.
Pour Andriï Iermak, le chef de l'administration présidentielle ukrainienne, il ne s'agit toutefois que d'un "premier pas". "Nous avons besoin de beaucoup de Leopard", a-t-il souligné.