Les civils ont continué hier d’évacuer la ville bombardée de Sloviansk, dans l’est de l’Ukraine, prochain objectif et priorité des forces russes dans leur plan de conquête totale du bassin du Donbass. "L’évacuation est en cours", a déclaré le maire Vadim Liakh. "Il reste en ce moment 23.000 habitants" à Sloviansk, qui en comptait environ 110.000 avant le conflit.
"Il y a en ce moment la plus brutale des confrontations, entre Sloviansk et Bakhmout", a résumé dans son adresse du soir le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Après sa prise dimanche de Lyssytchansk, l’armée russe clame que la quasi-totalité de la province de Lougansk est entre ses mains, ce que les Ukrainiens continuent de nier. "Il y a toujours des combats dans deux villages", a assuré mercredi son gouverneur.
Des civils qui craignent l'occupant. Comme à Marioupol où les Russes contraignent les habitants à effectuer des tâches dangereuses ou ingrates comme par exemple le déminage. Huit personnes auraient été tuées lors d'opérations de déminage exécutées sus la contrainte.
Les Russes cherchent maintenant à conquérir la deuxième province du Donbass, celle de Donetsk, pour ainsi occuper l’intégralité de ce bassin minier, que les séparatistes prorusses contrôlent partiellement depuis 2014. Mais il leur faut pour cela prendre Sloviansk et Kramatorsk, ses deux plus grandes cités conservées par les Ukrainiens.
Des Russes qui bombardent toujours la région de Mykolaïv (sud), des frappes qui ont provoqué la mort d’au moins deux personnes mardi et mercredi, dénoncent les autorités ukrainiennes. "La menace des tirs de missiles perdure dans la région de Mykolaïv" car la Russie "maintient quatre navires équipés d’armes de haute précision en mer Noire", estime l’armée ukrainienne.
L’ex-président russe Dmitri Medvedev a évoqué mercredi le recours à l’arme nucléaire, pour mieux exclure toute éventualité de sanctions contre Moscou par la justice internationale, à l’heure où la Cour pénale internationale (CPI) enquête sur des crimes de guerre présumés commis en Ukraine. Un Medvedev très en verve suite à la démission de Boris Johnson qu'il n'a pas hésité à commenté sur Telegram. "Les meilleurs amis de Kiev s'en vont (...) la crise qui coûte sa place à Johnson est le résultat logique de l'arrogance et de la médiocrité de la politique britannique, notamment sur la scène internationale".
Et à Moscou, le président de la Douma, Vyacheslav Volodine, lors de la dernière session de la Chambre basse du Parlement avant la trêve estivale a déclaré : "Que les américains ne devraient pas oublier l'Alaska (...) Quand ils essaient de voler nos ressources à l'étranger, ils se mettent à réfléchir à deux fois avant d'agir, car nous aussi nous avons quelque chose à récupérer", a-t-il dit, rappelant la proposition de son adjoint, Piotr Tolstoï, d'un référendum en Alaska pour l'adhésion à la Fédération de Russie. Un thème récurrent dans la rhétorique revancharde russe.
Suivez les évènements de ce 134e jour de guerre en direct ci-dessous :