Le ministère russe de la Défense a affirmé ce dimanche avoir tué plus de 600 militaires ukrainiens dans une frappe massive de missiles sur des bâtiments utilisés comme hébergement temporaire pour les troupes ukrainiennes dans l'Est de l'Ukraine. Les autorités russes ont ajouté avoir décidé cette frappe sur Kramatorsk en représailles après l'attaque meurtrière lancée plus tôt dans l'année sur des baraquements russes à Makiivka, dans la région de Donetsk sous contrôle des troupes russes, qui avait fait au moins 89 morts.
La santé de Poutine
En Russie, l'interview accordée par un célèbre oncologue italien à nos confrères du Corriere della Sera suscite l'inquiétude. Selon le Pr. Massimo Federico, le président russe Vladimir Poutine souffrirait du syndrome de Cushing. Ce médecin reconnu dans le monde scientifique estime en effet que le tableau clinique est très probablement attribuable à ce syndrome caractérisé par la production anormale de cortisol, la cortisone normalement produite par les glandes surrénales.
Une position qui diffère de celles généralement entendues selon lesquelles les métamorphoses de Poutine proviendraient des effets secondaires de ses traitements contre le cancer. Pour le Pr. Federico, le visage arrondi, l’augmentation du tissu abdominal et autres symptômes neuropsychologiques seraient donc à imputer au syndrome de Cushing et non aux thérapies.
Une trêve qui n'en était pas une
Sur le terrain, alors que les combats font rage à Bakhmouth, ville fantôme détruite à plus de 80%, dans le Donetsk, un autre front important risque de s’ouvrir dans la région de Zaporijjia. Avec le retour des sols gelés, plus praticables, les Russes craignent en effet une offensive de Kiev dans cette partie stratégique du Lougansk. Rester ? Ou partir et se concentrer sur le Donetsk ? Actuellement les mouvements sur le terrain laissent penser que les troupes du Kremlin n’ont pas (encore) l’intention de se retirer de Zaporijjia, même si certains éléments laissent penser qu’ils se ménagent tout de même une porte de sortie à Kriminna.
Pendant ce temps, sur les mers, la progression de la frégate russe Admiral Gorshkov, partie le 4 janvier dernier de Severomorsk dans la région de Mourmansk pour la mer Méditerranée, fait l’objet d’une surveillance étroite de la part des Etats membres de l’OTAN, notamment en raison de la présence à bord des nouveaux missiles hypersoniques Zircon. Ainsi, deux jours seulement après le départ du navire de la zone arctique, les premières photos de celui-ci prises par un avion de patrouille P-3 Orion des Forces navales norvégiennes sont apparues sur les réseaux sociaux. Et bien que le cuirassé de la flotte du Nord ne puisse pas être surveillé en temps réel via le système international MarineTraffic, sa position est déterminée en fonction du pétrolier Kama, qui escorte la frégate.
Un camp de mines grand de 250.000 kilomètres carrés. C’est en substance la superficie de terres ukrainiennes "piégées" depuis le début de la guerre. C’est ce qu’a déclaré le Premier ministre ukrainien Denys Shmyhal à nos confrères sud-coréens. "C’est actuellement le plus grand champ de mines du monde". La zone minée, toujours selon Shmyhal, équivaut à plus de 40% de la superficie totale de l’Ukraine. "Non seulement cela complique les déplacements des gens, mais cela provoque également des perturbations majeures dans l’agriculture, qui est l’une de nos principales industries", a-t-il déclaré.
Et à peine la trêve de Noël annoncée par Poutine achevée, sans même avoir commencé, qu’Evgueni Prigojine, fondateur de la plus grande société de mercenaire de Russie, Wagner, a annoncé vouloir "à tout prix" s’emparer de la ville fantôme de Bakhmout et de Soledar.
Le chef suprême de la milice privée a expliqué qu’il voulait prendre totalement ces villes car elles-ci possèdent un réseau souterrain minier immense. "Des villes sous les villes, non seulement capables d’accueillir un grand nombre de soldats à une profondeur de 80 à 100 mètres, mais aussi des chars et des véhicules de combat d’infanterie, capables de s’y déplacer", a précisé Prigojine.
Une annonce qui intervient alors même que la plupart des Ukrainiens ont fêté le Noël orthodoxe sous les bombes, parfois même dans des abris souterrains. "Le monde a pu voir encore une fois aujourd’hui combien sont mensongers tous les mots prononcés jusqu’au plus haut niveau à Moscou", a affirmé le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans un message vidéo publié dans la soirée.
8 janvier 2023 Relire notre direct de ce 8 janvier 2023 consacré à la guerre en Ukraine