Comment se sont passées les évacuations des civils vers l’ouest ?
MK : La plupart des gens qui voulaient partirent l’ont déjà fait pendant les deux premières semaines du conflit. Il y avait beaucoup de gens qui partaient vers l’ouest via les trains mis en place par la compagnie nationale de chemin de fer. Pour vous donner une idée, il y avait jusqu’à huit trains par jour pour les évacuations. Avant la guerre, il y en avait peut-être un ou deux trains maximums qui partaient de Kharkiv. Vraiment, je les remercie et ils ont bien organisé tout ça.
Ma famille, qui est maintenant en France, a elle aussi pris le train pour fuir l’Ukraine. Actuellement, ceux qui restent sont soit ceux qui ne veulent pas partir ou qui ne peuvent pas partir. En ce qui concerne ceux qui n’ont pas le choix, ce sont, par exemple, les personnes malades ou trop âgées qui ne peuvent pas supporter le voyage. Ma famille qui était partie vers Lviv a dû faire un voyage de 26 heures dans un train. C’est vraiment épuisant et difficile.
Est-ce qu’il y a encore, actuellement, des évacuations et comment se déroulent-elles ?
MK : Oui, aujourd’hui encore, il y a un ou deux trains qui partent de la gare. De plus, il existe aussi des évacuations privées en petit groupe.
Avez-vous été témoin de combats ?
MK : En fait, notre famille a très vite fui car nous étions très proches des zones de combats. On a pu entendre les missiles, les canons, les tirs, etc. J’ai vu les dégâts causés par les missiles, comme des incendies d’immeubles. J’ai même vu une porte cassée par un missile qui n’avait pas explosé, il était là, tout entier, à travers la porte.
Mais comme je vous l’ai dit, les troupes russes n’ont pas réussi à entrer dans la ville, je n’ai pas eu l’occasion de les voir. Et tout ça est grâce à notre armée, ils se sont bien préparés pour cette bataille et c’est grâce à eux qu’ils ne sont pas là.