Le MMA vient aussi servir le discours politique de Kadyrov, à l’intérieur de cette république russe d’abord.
Le média en ligne Ulyces avait consacré un long reportage en 2017… sur la place de sport national prise par le MMA, en Tchétchénie. Dans cette enquête, on peut lire que si le sport de combat y est si populaire, c’est qu’il s’inscrit dans une longue tradition d’exaltation des valeurs guerrières. Tradition encore renforcée par la personnalité de Ramzan Kadyrov, qui prône des idéaux de société virils, sportifs, brutaux qui correspondent bien au MMA.
"Parmi les jeunes lutteurs qui passent dans son club et qui ne percent pas chez les pros, nombreux sont ceux qui rejoignent les troupes armées tchétchènes" écrivait fin décembre Libération. Notamment le groupe paramilitaire 'Kadyrovtsy', sorte de milice privée de Kadyrov qui se bat en Ukraine ou en Syrie.
L’autre grande fonction politique du MMA tchétchène, c’est le soft power. Le fight club Akhmat permet à Kadyrov d’accéder à l’entre-soi des sports de combat à l’international, d’autant plus que le MMA est un sport qui est en plein boum au niveau international.
Il y a eu pour la première fois un grand événement de l’UFC à Paris, au mois de septembre. C’est un sport technique qui rencontre un certain succès en Belgique. Mais, au fil de son histoire, depuis les années 90, il s’est retrouvé à l’intersection de toute une série de mouvements politiques d’extrême-droite, suprémacistes… Ce n’est toutefois pas vrai pour les clubs belges, mais au sein de l’UFC, la grande ligue internationale, il y a quand même des profils qui se répètent.
Par exemple, le président brésilien Jair Bolsonaro se trouve en Floride pour l’instant. Il vit dans la maison d’un ancien champion de l’UFC. Et l’actuel champion des pois mouches UFC Deveison Figueiredo vient d’annoncer son soutien aux émeutiers pro-Bolsonaro de ce week-end et appelle à un coup d’État militaire contre le gouvernement élu.