Eva, six ans, étire en arrière son corps avec aisance et son sourire satisfait se reflète dans le grand miroir du studio de danse, sous le regard admiratif d’autres enfants ukrainiens tentant de l’imiter.
Ils assistent tous à un cours de ballet gratuit pour jeunes Ukrainiens réfugiés, ouvert par le Théâtre national de Prague fin mars, un mois après le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Deux douzaines d’enfants ukrainiens présents dans la salle, dont un garçon, essaient de dupliquer les gestes graciles d’Eva, mais certains finissent par s’asseoir pour observer.
"Ma fille et moi sommes allées voir le ballet la Belle au bois dormant à l’opéra national. […] Nous avons sauté sur l’occasion !", a déclaré à l’AFP Ioulia Petronchak, la mère d’Eva.
Cette professeure d’université et sa fille ont quitté la ville de Lviv, dans l’ouest de l’Ukraine, pour Prague dès le premier jour de l’invasion, afin d’échapper aux "alertes aériennes constantes", tandis que le père d’Eva est resté dans son pays.
Plus de 4,5 millions de réfugiés ont quitté l’Ukraine depuis le début de l’invasion, le 24 février, et environ 300.000 ont atterri en République tchèque.
Comme beaucoup d’enfants participant au cours, Eva n’est pas une débutante : avant de partir, elle a fréquenté pendant six mois l’école chorégraphique de Lviv.