Guerre en Ukraine

Guerre en Ukraine : des prisonniers de guerre torturés en Russie ? La Cour européenne des droits humains, saisie par une Ukrainienne, interpelle l’attaquant

Un soldat ukrainien vérifie l’épave d’un char russe brûlé à l’extérieur du village de Mala Rogan, à l’est de Kharkiv, le 1er avril 2022, au moment de l’invasion russe en Ukraine. Sergey BOBOK / AFP

© AFP or licensors

Par Belga

La Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH), saisie en procédure d’urgence, a réclamé vendredi au gouvernement russe de respecter les droits des prisonniers de guerre ukrainiens.

L’institution, vigie des droits de l’Homme sur le continent européen, a été saisie par une jeune femme ukrainienne, habitante de Mykolaïv (sud de l’Ukraine), dont le mari, Yaroslav Anatoliyovych Oliynichenko, est prétendument retenu comme prisonnier de guerre par les forces russes.

Numéro deux de son unité combattante, il aurait été capturé à Marioupol, dans le sud de l’Ukraine.

Son épouse a rassemblé des récits de témoins oculaires de tortures qui auraient été infligées à des Ukrainiens alors qu’ils étaient retenus par les forces russes dans l’un des camps de prisonniers de guerre où M. Oliynichenko serait également détenu.

 

La requérante a donc demandé à la Cour, qui siège à Strasbourg, d’indiquer aux gouvernements de la Fédération de Russie et de l’Ukraine de localiser son mari, d’assurer sa protection et de le libérer.

L’article 39 du règlement de la CEDH lui permet d’ordonner des "mesures provisoires" lorsque les requérants sont exposés à "un risque réel de dommages irréparables".

La Cour a donc décidé d’indiquer, au titre de "mesures provisoires", au gouvernement russe de respecter les droits conventionnels de M. Oliynichenko, et de lui apporter une assistance médicale en cas de nécessité, tout comme elle a demandé à l’Ukraine de veiller au respect de ces droits.

Elle a réclamé à la Russie de confirmer sous un délai d’une semaine la capture de M. Oliynichenko, et de préciser les conditions de son éventuelle détention.

"Ces mesures provisoires valent pour toute demande formulée pour le compte de prisonniers de guerre ukrainiens se trouvant entre les mains de forces russes au sujet desquels la preuve a été suffisamment apportée qu’ils sont exposés à un risque grave et imminent de dommage irréparable à leur intégrité physique et/ou à leur vie", a écrit la Cour dans un communiqué.

Les demandes de la CEDH pourraient toutefois trouver peu d’écho auprès de Moscou puisque la chambre basse du Parlement russe, la Douma, a adopté début juin plusieurs amendements qui conduisent la Russie à ne plus appliquer les décisions de la CEDH rendues après le 15 mars.

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