Selon Eric David, professeur émérite de droit international public à l’Université libre de Bruxelles, les attaques menées par l’armée russe sur les infrastructures civiles en Ukraine peuvent être qualifiés de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité : "C’est ce qu’on appelle en droit pénal un concours idéal d’infractions (lorsque le même fait constitue plusieurs infractions, ndlr). D’une part, comme les infrastructures essentielles ont un double usage, c’est-à-dire qu’elles peuvent servir aussi bien pour les civils que pour les militaires, le qualificatif de crime de guerre convient. Mais étant donné le caractère complètement disproportionné des dommages causés aux populations civiles par rapport à ceux causés à l’armée ukrainienne, alors, à ce moment, ça devient un crime contre l’humanité".
En effet, la qualification de crime contre l’humanité semble adéquate en raison des dommages collatéraux trop importants sur les populations civiles. De plus, d’après le professeur émérite, en attaquant massivement les infrastructures essentielles du pays et en privant la population de ressources vitales, la Russie cherche à "briser" le moral ukrainien, ce qui révèle un caractère intentionnel de ces attaques.