Le large embargo sur le pétrole russe décidé lundi soir à Bruxelles par les chefs d'État et de gouvernement de l'UE pourrait marquer une pause voire le point final de la politique de sanctions énergétiques européennes contre Moscou, est-il ressorti mardi du sommet européen de Bruxelles.
"Concentrons-nous à présent sur la mise en œuvre du sixième paquet de sanctions", a exposé le président du Conseil européen Charles Michel, après avoir arraché un accord plutôt inattendu, au vu du blocage ces dernières semaines de la Hongrie et les réticences d'autres pays enclavés et dépendants des oléoducs russes.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, est allée dans ce sens en estimant que l'UE atteint désormais l'ensemble du secteur énergétique russe, en délivrant des sanctions sur le charbon puis sur le pétrole, ainsi qu'en prévoyant d'agir sur la fin de la dépendance européenne au gaz russe à travers la stratégie RePowerEU.
Vérifier l'efficacité des mesures
À la Commission comme au Conseil, l'important est maintenant de vérifier comment se comporte le secteur économique et financier en Russie. S'il y a des échappatoires aux sanctions énergétiques, il faudra encore les combler. Seuls quelques États membres "très minoritaires" soutiendraient l'Ukraine dans sa demande d'un septième paquet de sanctions. Viser le gaz russe n'est certes pas totalement exclu, mais il faudrait pour cela constater une escalade, une aggravation importante.
"Pour la Belgique, ce paquet est un grand pas en avant, arrêtons-nous là pour le moment et voyons son impact", a confirmé le Premier ministre belge Alexander De Croo, en insistant sur la nécessité de maintenir les prix de l'énergie sous contrôle, éventuellement à travers un plafonnement des prix.