Kiev a imposé son narratif sur la guerre qui ravage l’Ukraine, avec quelques exagérations et autres données invérifiables. Mais les Occidentaux jurent qu’en coulisses, le partage des informations est, sinon parfait, du moins satisfaisant avec leur allié ukrainien.
Depuis l’invasion russe du 24 février, les Ukrainiens diffusent des chiffres sur les pertes humaines et matérielles des deux camps qu’aucun analyste ni décideur ne prennent pour argent comptant.
Même avec leurs alliés, la transparence n’est pas totale. Mais nul ne s’en émeut. "Il est clair que les Ukrainiens contrôlent l’information […] parfaitement", constate pour l’AFP Mark Cancian, analyste du groupe de réflexion américain CSIS. "Ce n’est pas inhabituel. Les alliés manipulent toujours leurs parrains".
"Les Ukrainiens ont été très forts – et le sont encore – dans le champ informationnel. Ils ont gagné la bataille du narratif dans les pays occidentaux", renchérit une source militaire française.
"Ils nous ont inondés d’images captées au plus près du terrain. Les Russes, bizarrement, étaient totalement absents de ce champ-là alors qu’on s’attendait à la machine de leur propagande", ajoute-t-elle.
Les Ukrainiens […] ont gagné la bataille du narratif dans les pays occidentaux
Chaque jour, le ministère ukrainien de la Défense publie ses estimations des pertes russes. Quelque 34.100 morts, 1496 tanks et 216 chasseurs détruits au dernier décompte. "Ils devraient avoir honte de publier ces chiffres", tant ils sont exagérés, estime Mark Cancian.