La Russie n'utilisera pas d'armes biologiques, a affirmé vendredi un diplomate russe de haut rang lors d'un point de presse à Genève. Konstantin Vorontsov, directeur adjoint du Département de la non-prolifération et du contrôle des armements du ministère russe des Affaires étrangères, a balayé les craintes selon lesquelles la Russie puisse faire usage de ces armes. "Ce n'est pas du tout un sujet", a-t-il dit à un groupe de journalistes.
La Russie est "pleinement et totalement attachée à ses obligations" liées aux traités internationaux qui interdisent leur utilisation.
"Nous n'avons aucun programme dans le domaine militaire lié aux armes biologiques", a affirmé le diplomate, ajoutant : "Toutes nos activités dans le domaine biologique sont totalement à des fins pacifiques et pas plus que cela."
M. Vorontsov s'exprimait en marge de l'examen de la Convention sur les armes biologiques (BWC) qui a lieu tous les 5 ans et qui doit s'achever vendredi après trois semaines de travaux. La Convention bannit la mise au point, la fabrication et le stockage de toute cette catégorie d'armes de destruction massive.
L'absence d'un mécanisme de vérification constitue toutefois sa grande faiblesse depuis deux décennies. M. Vorontsov est par ailleurs revenu sur les accusations russes à l'encontre des Etats-Unis et de l'Ukraine. Depuis l'invasion de son voisin par Moscou, la Russie n'a eu de cesse d'accuser Washington d'être impliqué dans le développement présumé d'armes biologiques dans des laboratoires en Ukraine.
En octobre, Moscou a demandé en vain au Conseil de sécurité de l'ONU d'enquêter sur ses accusations, que Washington comme Kiev rejettent avec véhémence. Les allégations ont été remises sur la table lors de la conférence d'examen à Genève et l'ambassadeur russe Gennady Gatilov a déclaré aux journalistes que Moscou n'avait pas l'intention d'abandonner le sujet. Interrogé sur les preuves dont disposait la Russie, l'ambassadeur a déclaré que "des milliers de documents ont été saisis" par les troupes russes qui sont autant de preuves, selon lui de l'existence de ces activités militaires secrètes dans ces laboratoires.
"Nous ne faisons pas qu'en parler. Nous connaissons les faits", a-t-il lancé, regrettant que les Etats-Unis ou l'Ukraine n'aient jamais répondu aux questions.