Les dirigeants des 27 Etats membres de l'UE ont bouclé vendredi un sommet informel organisé à Versailles, axé principalement sur les implications du conflit en Ukraine et les questions de souveraineté européenne, rendues encore plus pressantes par la guerre.
Dans la déclaration publiée en fin de sommet, les 27 se donnent entre autres pour objectif d'améliorer la sécurité alimentaire du continent. Il nous faut une "stratégie alimentaire", a constaté Emmanuel Macron en conférence de presse vendredi. "Le blé, le maïs, les céréales en général... L'Ukraine et la Russie sont deux marchés très importants" pour de nombreux produits de base consommés dans l'UE.
L'Europe "est déjà déstabilisée par la guerre" sur le plan alimentaire, "et le sera encore plus dans 12-18 mois en raison de ce qui ne peut être planté en ce moment même en Ukraine", a mis en garde le président français. Dans le sillage de l'Europe, c'est également l'Afrique qui risque d'être déstabilisée.
"Il faut nous préparer et réévaluer notre stratégie de production. Et il nous faut une stratégie à l'égard de l'Afrique" pour éviter des "famines", a ajouté le Français.
Dans leur déclaration finale, les dirigeants s'engagent à "améliorer la sécurité alimentaire" de l'UE en "réduisant nos dépendances aux produits agricoles clés importés, (...) en particulier en augmentant la production UE de protéines d'origine végétale". La Commission européenne est parallèlement chargée de lister les options pour faire face aux prix en augmentation dans l'alimentation.
Les ministres de l'agriculture des pays du G7 (États-Unis, Allemagne, Grande-Bretagne, France, Italie, Japon, Canada) se sont inquiétés le même jour des conséquences du conflit sur le marché mondial des denrées alimentaires. Les pays puissants "doivent coopérer" pour éviter que les denrées alimentaires soient stockées, "surtout celles destinées aux nations en développement qui dépendent des importations", selon une déclaration commune.