Les États-Unis ont affirmé lundi n'avoir détecté aucun changement "concret" dans la posture nucléaire de la Russie depuis que Vladimir Poutine a mis ses forces de dissuasion en état d'alerte, dans le cadre de l'invasion russe en Ukraine.
"Nous sommes toujours en train de surveiller et regarder cela d'aussi près que possible" au lendemain de l'annonce du président russe, a souligné auprès de journalistes un haut responsable du Pentagone. "Je ne pense pas que nous ayons vu quoi que ce soit de concret comme conséquence de sa décision. En tout cas pas encore", a-t-il ajouté.
Ce responsable a reconnu qu'il était "difficile de savoir ce qu'il y avait derrière l'ordre de Vladimir Poutine". Mais "le simple fait d'évoquer" ou de "menacer" un "recours aux forces nucléaires" est "inutile et représente une escalade importante", a déploré ce responsable, réaffirmant que la Russie n'avait "jamais" été menacée par l'Otan.
Des armes nucléaires déplacées au Bélarus?
En plus du changement de posture décidé par le maître du Kremlin, son allié, le Bélarus, a organisé dimanche un référendum qui élimine l'obligation pour l'ex-république soviétique de rester une "zone sans nucléaire". Les Occidentaux ont dénoncé ce changement qui peut, selon eux, permettre à Moscou de déplacer des armes nucléaires au Bélarus, autre voisin de l'Ukraine également frontalier de plusieurs pays de l'Alliance atlantique.
Interrogé si de tels mouvements avaient déjà été constatés, le haut responsable du Pentagone a répondu "non".
Il a aussi assuré que les militaires bélarusses ne semblaient pas être entrés en Ukraine en renfort des forces russes à ce stade. "Nous n'avons vu aucune indication montrant que les soldats bélarusses ont été mis en ordre de bataille pour entrer en Ukraine, et certainement aucune indication montrant qu'ils sont déjà entrés ou en train d'entrer en Ukraine", a-t-il expliqué. "À notre connaissance, les forces entrées en Ukraine sont toutes russes", a-t-il ajouté, précisant que Moscou avait désormais fait entrer sur le territoire ukrainien "près de 75%" des forces de combat qu'il avait massées ces derniers mois à la frontière.