Guerre en Ukraine

Guerre en Ukraine : le point sur les événements du 13 janvier

Des débris à Siversk, dans le Donetsk.

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Par Miguel Allo, Théa Jacquet avec agences

Ce vendredi 13 janvier, La Russie a affirmé vendredi avoir pris le contrôle de Soledar à l’issue d’une bataille acharnée, une annonce démentie par Kiev selon qui des combats se poursuivaient dans cette petite ville de l’est de l’Ukraine.

A Siversk, à 25 km au nord de Soledar, les bruits de l’artillerie résonnaient vendredi, selon l’AFP. Il reste cependant assez compliqué de savoir réellement où en sont les combats.

Le porte-parole du commandement Est de l’armée ukrainienne, Serguiï Tcherevaty, avait affirmé dans la journée que ses troupes gardaient la situation "sous contrôle dans des conditions difficiles" face "aux meilleures unités (du groupe russe de mercenaires) Wagner et d’autres forces spéciales" russes.

En effet, le groupe paramilitaire Wagner est très actif dans la région : l’armée russe a d’ailleurs salué le "courage" de ses combattants, un rare signe de reconnaissance entre ces deux structures souvent en rivalité.

Les enjeux autour de Soledar

Les enjeux d’une éventuelle prise de Soledar sont importants, comme le précise CBS dans cet article : Soledar est située tout près de Bakhmout, encore aux mains des Ukrainiens et, est située, par ailleurs, dans le Donetsk. Cette région, comme le Lougansk, est prioritaire pour les Russes.

Selon l’Institute for the Study of War (américain) la prise de Soledar par Moscou ne représenterait pas "un développement significatif" et "ne présagerait pas d’un encerclement imminent de Bakhmut par les Russes". Le think-tank américain estime que l’importance de Soledar a été "exagérée" par les Russes, qui ont également affirmé à quel point la bataille dans cette ville avait mis à l’épreuve les troupes.

Dans son bulletin quotidien, l’ISW avait indiqué penser que "les forces russes ont (en réalité) probablement capturé Soledar le 11 janvier". Pour appuyer ses propos, il évoque "des photos géolocalisées publiées les 11 et 12 janvier" qui "indiquent que les forces russes contrôlent probablement la plupart sinon la totalité de Soledar et ont probablement poussé les forces ukrainiennes hors de la périphérie ouest de la localité".

Ce soir, toutefois, le président ukrainien Zelensky a rappelé dans son message quotidien que le combat pour Soledar se poursuivait.

Une explosion a endommagé le gazoduc Amber Grid en Lituanie

Dans la soirée, une explosion a endommagé vendredi le gazoduc Amber Grid, qui relie les pays baltes à la Pologne, dans le nord de Lituanie, sans faire de victimes, a annoncé l’opérateur local sur son site.

Aujourd’hui, par ailleurs, la Lituanie célébrait la Journée de la Liberté, pour commémorer la prise d’assaut de la tour de la télévision de Vilnius de la part des troupes soviétiques il y a 32 ans. A l’époque, 13 personnes sont décédées. Durant la journée, le président ukrainien Zelensky a pris la parole devant le Parlement lituanien à l’occasion de cette journée. Il a affirmé que "La Russie ne pourra plus rien imposer aux peuples d’Europe lorsque nous aurons terminé cette guerre par une défaite sans équivoque de l’agresseur", rapportent nos confrères du Monde.

L’Ukraine fait monter la pression sur l’Occident pour obtenir des chars

Dans la journée, le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba a affirmé s’être entretenu avec le secrétaire d’Etat américain Anthony Blinken et avoir discuté avec lui des "moyens d’augmenter le soutien américain et international à l’Ukraine, y compris l’aide militaire", a affirmé le ministre ukrainien sur Twitter.

Cette semaine, le ministre ukrainien a encore mis la pression sur les Occidentaux. Son intérêt s’est porté notamment sur le char de combat allemand Leopard 2, que la Pologne, qui en possède, s’est dite prête à fournir à Kiev, sous réserve du feu vert de Berlin.

Le gouvernement allemand a pour sa part rappelé à la Pologne que la livraison de chars d’assaut Leopard 2 de fabrication allemande sans l’accord préalable de Berlin était "illégale". L’Allemagne ne s’attend toutefois pas à ce qu’une telle situation se présente et poursuit ses consultations pour décider comment agir.

Le ministre ukrainien de la Défense, Oleksi Reznikov, est persuadé que son pays pourra recevoir tanks et avions de chasse, a-t-il affirmé lors d’une interview à la BBC. Durant ce même entretien, il a aussi déclaré que "L’Ukraine en tant que pays, et les forces armées de l’Ukraine, sont devenues membres de l’OTAN. De facto, pas de jure. Parce que nous avons des armes et que nous savons comment les utiliser".

Entre-temps, l’Otan a déplacé plusieurs de ses avions de surveillance actuellement stationnés en Allemagne vers la Roumanie, où ils seront plus proches de la guerre de la Russie contre l’Ukraine. Les appareils devraient rester sur place plusieurs semaines.

Du travail forcé pour produire les armes russes

Du côté russe, nous apprenons ce vendredi que Moscou pourrait avoir recours à la main-d’œuvre carcérale pour sa production d’armes, selon le ministère de la Défense britannique. Le travail forcé en tant que sanction pénale a été réintroduit en Russie depuis 2017.

Aussi, un haut responsable russe a proposé vendredi de confisquer les biens de ses concitoyens ayant quitté la Russie et critiquant de l’étranger la campagne militaire du Kremlin en Ukraine.

Pour finir, ce vendredi 13 janvier marquait également la reprise pour la Russie des opérations d’achat et de vente de devises étrangères sur le marché national des changes, en yuan pour commencer, signe de l’importance grandissante de la monnaie chinoise pour l’économie russe.

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