A Marioupol, port stratégique du Sud-Est de l’Ukraine en grande partie détruit par des semaines de bombardements, une tentative d’évacuation de civils est prévue vers la mi-journée, a annoncé la vice-Première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk, avertissant toutefois que les forces russes pourraient vouloir organiser un autre couloir d’évacuation en parallèle, vers la Russie.
Moscou avait assuré jeudi avoir "libéré" Marioupol et M. Poutine avait ordonné d’assiéger, sans assaut, le complexe métallurgique Azovstal où sont retranchés des combattants ukrainiens. Ces derniers "tiennent bon" dans l’usine où se trouvent également des civils, a rétorqué Kiev vendredi.
Plusieurs couloirs humanitaires ont déjà dû être annulés en dernières minutes à Marioupol. Moscou et Kiev se sont rejeté la responsabilité de ces échecs.
L’Eglise orthodoxe ukrainienne, relevant du patriarcat de Moscou mais qui a pris ses distances envers le patriarche Kirill, s’était dit vendredi "prête à organiser une procession" pascale vers l’usine Azovstal à Marioupol pour "apporter une aide d’urgence et évacuer les civils" ainsi que "les militaires blessés.
Cette semaine a débuté la "deuxième phase de l’opération spéciale" lancée en Ukraine le 24 février par Moscou. "L’un des objectifs de l’armée russe est d’établir un contrôle total sur le Donbass et le sud de l’Ukraine", a affirmé vendredi un haut responsable militaire russe.
Ils bombardent tout
Les troupes russes, qui se sont retirées fin mars de la région de Kiev et du nord de l’Ukraine, occupent déjà une grande partie de l’est et du sud du pays. Il s’agit désormais d'"assurer un couloir terrestre" vers la Crimée et un accès à la Transdniestrie, région moldave pro russe où se trouve une garnison russe, a détaillé le général Roustam Minnekaïev, commandant adjoint des forces du District militaire du Centre de la Russie.
Samedi matin, l’armée russe a dit avoir procédé durant les dernières 24 heures à 1098 frappes avec de l’artillerie et des roquettes.
"Ils bombardent littéralement tout […] tout le temps, H24", a écrit sur sa chaîne Telegram le gouverneur de la région de Lougansk (est), Serguiï Gaidai, appelant la population à évacuer. "Nous les chasserons, les repousserons complètement de notre terre, parce que c’est la nôtre", a-t-il assuré. Il a ensuite annoncé deux morts et deux blessés à Zolote après des tirs d’artillerie russe.
Egalement dans l’est, le gouverneur de Kharkiv, Oleg Synegoubov, a annoncé sur Telegram la reprise par les forces ukrainiennes "après de longs combats acharnés" de trois villages au nord de Kharkiv dont l’un, Proudïanka, est à une quinzaine de kilomètres de la frontière russe.