Guerre en Ukraine

Guerre en Ukraine : Marioupol, il y avait une ville…

Marioupol, une cité effervescente et d’une histoire riche, avant la guerre

© AFP/BELGA

Par Kevin Dero

Il y avait une ville. Une ville particulière. Certes, elle n’avait pas le lustre d’une Florence ou d’une Séville. Elle ne se targuait pas non plus du prestige d’une Prague ou d’une Saint-Pétersbourg. Mais son histoire si singulière, sa configuration originale et son dynamisme la rendait unique. Il était une ville. Marioupol, cité au passé tumultueux, porte commerciale du Donbass vers la mer d’Azov et la lointaine Méditerranée, était en train de retrouver un certain éclat.

Le Kremlin de Moscou en a décidé autrement. Et la métropole industrielle, symbole d’une imbrication des cultures ukrainiennes et russes, d’être comparée, après plus de 80 jours de combats intenses, à d’autres villes martyres. Alep. Grozny. Dresde. Guernica.

Bord de mer, vue sur Azovstal, le 7 mai 2014.
Bord de mer, vue sur Azovstal, le 7 mai 2014. © GENYA SAVILOV

Son petit nom signifie "Ville de Marie", en grec. Un peu comme la "Mariembourg" de chez nous, si on veut.

C’est sur les bords de la mer d’Azov et à l’embouchure du Kalmious, fleuve qui, avant elle, traverse Donetsk, que la cité commença à prospérer. Forteresse cosaque au XVIe siècle, c’est à la fin du XVIIIe que la place forte se fait un nom. En 1779, elle s’appelle désormais Marioupol (ou Marioupil). A la lisière des empires russe et Ottoman, la bourgade accueille la communauté grecque – d'où son nom à consonnance hellénique. Celle-ci vient tout droit de Crimée, conquise à l'époque par la Sublime Porte. On y parle turc donc aussi. 

Mosquée ottomane à Marioupol
Eglise orthodoxe (récente)
Flèche d’église au centre-ville, le 10 mai 2022.

Une histoire russe

Marioupol prend son envol à la fin du siècle suivant. Un port important est érigé, les lignes de chemins de fer y convergent, venant de tout l’Empire tsariste. A l’aube du XXe siècle, on y dénombre quelque 30.000 habitants. Une grande usine métallurgique voit le jour en 1897. Celle-ci deviendra par la suite la tentaculaire Illitch.

Puis vint la révolution bolchevique. Et en 1919, Marioupol passe sous contrôle soviétique. Et l’ère de la sidérurgie en bords de mer d’Azov de prendre un nouveau coup d’accélération…

Industrie lourde, 2008
Industrie lourde, 2008 © Tous droits réservés

Un urbanisme bien à elle

La ville devient alors encore plus singulière. De par sa forme et la disposition de ses quartiers. Faisons un petit tour du propriétaire… Le centre ancien de Marioupol (d’avant la révolution de 1917), s’étend à l’ouest du fleuve Kalmous et le long de la mer d’Azov. Les bâtiments ne sont pas très hauts et gardent leur cachet ancien.

Au centre-ville, place aux larges avenues, aux cinémas, aux centres commerciaux, aux universités et aux immeubles administratifs. Aux parcs aussi. Ils sont nombreux. Il y a aussi la cathédrale, diverses églises orthodoxes et le joli théâtre municipal, devenu tristement célèbre. C’est le cœur battant de la cité.

Château d’eau et dôme au centre-ville
Entrée de Marioupol juste avant l’invasion, le 23 février 2022
Vieille ville de Marioupol, 6 septembre 2014
Jetée avec vue sur le port, mai 2014

L’industrie lourde, fierté des bords de mer d’Azov

Marioupol à ceci de particulier dans le fait que la ville est entourée par de gigantesques complexes industriels. Littéralement imbriqués dans la ville, il y en a trois principaux.

Au sud-ouest du centre, le long de la mer, le port de commerce. De hautes grues de déchargement sont alignées, impressionnantes. Marioupol, c’est le quatrième port d’Ukraine.

Au nord du centre-ville, l’usine métallurgique Illitch. Deuxième plus grand complexe d’Ukraine – après celui de Kryvyï Rih, au centre du pays –, elle a le nom du camarade Lénine. Attenante, voilà Azovmach, la colossale usine de constructions métalliques.

Et à l’est du fleuve, Azovstal. La fameuse. S’étendant sur 8 km2, elle est devenue le symbole de la résistance ukrainienne à l’invasion russe. Gigantesque complexe métallurgique, monstre d’acier de l’industrie lourde aux innombrables cheminées et autres hauts-fourneaux, des nuages de fumée s’en échappait jour et nuit. Du métal en fusion y coulait à foison. L’usine fut construite au début des années 30. L’URSS bénéficiera de ses rails de chemins de fer et de sa production d’acier.

Un véritable complexe de bunkers, couloirs de liaisons et souterrains est construit en dessous de l’aciérie. Dédale dantesque qui servira d'abri aux civils et aux défenseurs de terrain, propice à une véritable guérilla. Elle durera plus de deux mois.

Statue de Staline près d’un haut-fourneau, en 1940.
Armée allemande à Marioupol
L’usine Azovstal redémarrant sa production après le départ de l’armée allemande, en 1945.

Toutes ses usines, entrepôts et bâtiments maritimes implantés à Marioupol sont reliés et truffés de voies de chemin de fer. Des rails qui parcourent littéralement les quatre coins de la métropole, desservant aussi les différents quartiers et ses habitants via de multiples gares. Une population qui bénéficie aussi d’un réseau de tram et de trolleybus. L’aéroport de la ville, lui, avait été rénové récemment, en 2003. 

A la veille de l'invasion russe, les entreprises de la ville employaient environ 100 000 personnes. 

© Getty

A l’est d’Azovstal, un quartier résidentiel, fait de tours de béton datant de l’époque communiste. Celles-ci servaient de logement aux ouvriers et au reste de la population, qui dépassera les 500.000 habitants à la chute de l’URSS. Le régime soviétique aime loger ses camarades dans de grandes habitations HLM, au style impersonnel et carré. Ces ensembles résidentiels massifs, on en trouvera bientôt aux quatre coins de la ville et de ses complexes industriels. 

Le régime soviétique va aussi rebaptiser la ville portuaire. De 1948 à 1989, place à Jdanov. Du nom d’un des proches de Staline, né à Marioupol même. L’homme, ayant participé à la défense de Léningrad lors de son interminable siège, avait inventé le Kominform (alliance des partis communistes européens) et mis en place "le réalisme socialiste", étouffant les arts et la création. 

Une grande statue de l’homme, trônant au milieu de sa ville, fut déboulonnée en 1990. À la veille de l'invasion russe, les entreprises de la ville employaient environ 100.000 personnes. 

Carte de Marioupol.
Carte de Marioupol. © Getty

Statuaire

Les statues, c’est un des trucs des Marioupolitains. La ville en est parée de dizaines. Souvent de grande taille, comme les quatre représentants Lénine (elles resteront debout après l’indépendance de l’Ukraine), elles font hommage à la culture russe (l’écrivain Pouchkine) comme à l’ukrainienne (Chevtchenko, fondateur de la langue littéraire ukrainienne).

Il y en a aussi d’autres, comme celle représentant l’Holodomor, la terrible famine de 1931 à 1933, qui a coûté la vie à quelque 5 millions d’Ukrainiens, famine commanditée par le Kremlin car due à la collectivisation forcée du blé ukrainien par Staline. Les héros de la seconde guerre mondiale –appelée par les Russes la " grande guerre patriotique " – sont bien mis en évidence, tout comme les victimes du nazisme, du stalinisme ou encore celles de la catastrophe de Tchernobyl

© RTBF
Buildings résidentiels à Marioupol, en septembre 2014.
Buildings résidentiels à Marioupol, en septembre 2014. © AFP

2014, l’alerte

Les liens entre la Russie et la ville portuaire étaient forts. Auparavant. Des cultures mêlées, un sentiment russophile très prégnant, une langue parlée majoritairement russe. Mais en 2014, lorsque le peuple ukrainien – principalement dans sa partie nord et ouest – fit part de sa colère lors de l’Euromaïdan et que les territoires autour de Donetsk et de Lougansk firent sécession, Marioupol choisit son camp. Et ce ne fut pas le russe.

La guerre du Donbass commence, et la cité va tomber entre les mains des séparatistes. Ce sera bref, et le 13 juin 2014, elle est reprise par les forces armées ukrainiennes, dont le fameux bataillon Azov. Ce dernier, qui a focalisé une partie de la propagande russe, est composé de durs de durs, de nationalistes extrêmes. Formé en mai 2014 à Marioupol, le groupe paramilitaire – du nom de la mer baignant la cité portuaire – est intégré dans l’armée régulière en septembre 2014. Symbolisant la lutte acharnée contre les partisans de Moscou au début de la guerre du Donbass, il le sera encore 8 ans plus tard. Le bataillon (ou régiment) comptait entre 2500 et 5000 personnes.

Le groupe, composé d’éléments néonazis, n’aura cependant qu’une influence marginale sur la politique ukrainienne.

Exercices militaires à Marioupol, le 15 septembre 2014
Activiste pro-russe gardant un bâtiment gouvernemental à Marioupol, le 17 avril 2014
Jeux d’enfants derrière des barricades, le 23 avril 2014
Combattants du bataillon Azov surveillant une route quittant la ville, le 2 septembre 2014

Cette année-là, même si une grande partie des citadins se sentent très proches du grand frère slave, ils décideront de rester fidèles à Kiev. Administrativement, Marioupol devient capitale de l’oblast (région) de Donetsk, la région de cette ville pro-russe s’étant érigée en république autoproclamée. En janvier 2015, les hostilités reprennent. 30 morts à déplorer. Les séparatistes du Donbass tentent encore une fois le coup de force. Marioupol tiendra.

Reprise en main

Et durant cette guerre du Donbass, qui continuera jusqu’à nos jours, elle semblera même prospérer. Dernière grande ville de l’est du pays, "Elle a commencé à recevoir toutes les ressources et toute l’attention", dit Ivan, un Mariopolitain interrogé par la BBC. Vitrine orientale, bien des bâtiments y sont rafraîchis, des parcs sont créés, des bars ouverts. On projette d’y construire le plus grand parc aquatique du pays et un parc d’attractions (appelé sans doute "Mariland" comme dit dans l’article). Volodymyr Zelensky vient s’amuser dans l’eau des fontaines pour sa première visite dans la ville en tant que président en 2019.

Bain de foule et selfies pour le président Zelensky, le 15 juin 2019
Volodymyr Zelensky se rafraîchit avec ses enfants dans une fontaine de Marioupol, le 15 juin 2019.

Une ville en transition

L’art contemporain et les sports connaissent une effervescence. Cerise sur le gâteau, l’an dernier, elle est déclarée " Grande capitale de la Culture " de l’Ukraine. Les concerts. La vie. Marioupol revivait. Vers un mode de vie un peu plus à l’européenne. Les habitants avaient choisi Kiev. Et ne semblaient pas s’en plaindre.

Moscou, par sa décision d’envahir le pays, ne l’entendra pas de cette oreille. Le Kremlin va pousser ses armées aussi vers la mer d’Azov. Marioupol ne se laissera pas faire.

Festival "Gogol" le 1er mai 2018
Concert durant le festival Gogol, en 2018
1er mai 2018

Invasion imminente

Et elle tiendra longtemps. Le 24 février, Vladimir Poutine déclare les hostilités ouvertes. Son "opération spéciale" débute, et le 25, la ville est déjà dans le viseur du Kremlin. Bombardements, blocus maritime et siège vont devenir le quotidien de la population, alors estimée à 430.000 habitants.

Phare de Marioupol, au bord de la mer d’Azov
Promenade sur la plage (avant le déluge de feu), le 23 février 2022

Verrou

Carte du conflit en Ukraine (schématisée) à la date du 18 mai.
Carte du conflit en Ukraine (schématisée) à la date du 18 mai. © RTBF

Le but ? Géographiquement, Marioupol est un point stratégique et économique. Grand port ouvert sur la mer d’Azov, au débouché de la région industrielle du Donbass, il permet l’acheminement d’acier, de charbon, de céréales vers la mer Noire et le Moyen-Orient, fortement dépendant du blé russe et ukrainien. Main basse sur l’oseille que génèrent les installations portuaires.

De plus, les autres villes et ports de la côte étant tombés jusqu’à la Crimée (Melitopol, Berdiansk, Kherson…) la prise de Marioupol permet de joindre géographiquement le Donbass à la Crimée, et de faire de la mer d’Azov une "mer intérieure" russe.

Dernière ville assiégée dans la zone, sa chute pourrait permettre de libérer les dizaines de milliers (on parle de 10.000) qui y sont retenus à cause des combats. Le Kremlin pourrait alors penser à s’avancer vers Odessa (et vers la Transnistrie) ou Dnipro, grande ville du centre de l’Ukraine. Marioupol, un verrou.

Changement d’orthographe pour la ville portuaire (on passe au cyrillique), le 5 mai 2022

Et puis, il y a la symbolique. C’est le berceau du bataillon Azov, une des justifications à l’entrée en guerre par la propagande russe. De plus, Marioupol la rebelle n’avait pas voulu se joindre aux républiques autoproclamées de Donetsk et de Lougansk en 2014, elle y sera maintenant contrainte. De gré ou de force.

Régiment Azov et garde nationale ukrainienne commémorant les 5 ans de la libération de la ville, le 15 juin 2019.
Barrière anti-tank décorée à Marioupol, e 23 février 2022.
Rebelle pro-Russes dans le village de Lukove (district de Marioupol), le 24 février 2015.

Etat de siège

Le siège peut commencer. L’armée russe va ceinturer la ville. Et faire tonner son artillerie. Les poches de résistance sont pilonnées les unes après les autres. Les habitants, s’ils n’ont pas réussi à quitter la ville, sont pris au piège. Ils se barricadent, se cloîtrent dans les sous-sols, se terrent dans les caves. Ils sont des centaines de milliers. La barbarie est à leurs seuils. 

"Nous vivions comme des primitifs" se souvient Ivan, Marioupolitain réfugié à Lviv à la BBC. "Nous cassions des arbres, faisions des feux, cuisions sur des feux. J’ai même entendu dire que des gens mangeaient des pigeons".

10 mai 2022
10 mai 2022 © AFP

Nous vivions comme des primitifs

Une ville meurtrie

Centre de la ville et vue sur la mer d’Azov. A gauche, une des tours des célèbres "maisons à la flèche", bâties dans les années 50 en style stalinien et symboles de la ville.
Centre de la ville et vue sur la mer d’Azov. A gauche, une des tours des célèbres "maisons à la flèche", bâties dans les années 50 en style stalinien et symboles de la ville. © AFP

En quelques semaines, la ville s’effondre. L’armée russe l’assiège, l’affame, coupant son approvisionnement en électricité et en eau. Le 9 mars, la maternité est touchée par un obus. L’émotion est internationale.

Quelques jours plus tard, c’est le théâtre, le fameux théâtre municipal, qui faisait la fierté des habitants, et où des centaines s’étaient réfugiés qui est devenu une cible. Pourtant, à l’avant et à l’arrière, les malheureux avaient écrit " enfants " en russe et en grand. Le bâtiment a tenu. Mais il n’y aura pas de cadeau de la part de Moscou à l'encontre de la ville maritime.

Théâtre municipal photographié par le satellite Maxar, au 14 mars 2022
Façade du théâtre municipal, le 10 mai
Théâtre municipal de Marioupol, soldat russe, le 12 avril.

Sujet JT du 16 mai

Les pillages, eux, sont courants dit-on. Selon la BBC, le conseil municipal de la ville a lui dénoncé le vol présumé par la Russie de plus de 2000 objets dans les musées de la ville, dont des icônes anciennes, un rouleau de la Torah écrit à la main et plus de 200 médailles. 

Marioupol, le 9 mai 2022
Azovstal, le 4 mai 2022
Centre-ville et théâtre municipal, 21 mars 2022

Résilience

Marioupol, le 25 février 2015
Marioupol, le 25 février 2015 © Tous droits réservés

Mercredi 18 mai. Le Kremlin annonce par communiqué la fin de la bataille de Marioupol. 959 combattants, encore retranchés dans le complexe Azovstal, se sont constitués prisonniers. Ça en fait plus de 1700 depuis lundi.

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Ils sont transférés par bus vers Donetsk, pour y être jugés. Kiev voudra les revoir. Ils sont devenus des héros. Leur résistance – tout comme celle des milliers de personnes restées deux mois sous terre – les a fait rentrer dans l’inconscient collectif.

Combattants de l’usine Azovstal se rendent à l’armée russe, le 17 mai.
Combattants de l’usine Azovstal se rendent à l’armée russe, le 17 mai. © Tous droits réservés

Vie souterraine

Les sous-sols aménagés, réseau immense, couvrant plusieurs étages sous le gigantesque complexe industriel ont servi de refuge aux combattants, mais aussi à des dizaines de familles. Dans ses couloirs et ses bunkers, dédale de souterrains qui ne communiquent pas forcément entre eux, durant deux mois, la vie est plus que rude.

La lumière du jour, on ne la voit pas. Les bombardements russes sur l’aciérie par contre, on les sent. La terre tremble. Le plâtre des plafonds tombe. Les blessés sont soignés dans ce qui ressemble vaguement à des hôpitaux de campagne. Ensemble, on prie, on pleure, on se réconforte. On essaye même de rire.

Sous Azovstal, le 10 mai
10 mai 2022
Homme se faisant soigner, sous Azovstal, le 10 mai 2022

Dans ses couloirs et ses bunkers, dédale de souterrains qui ne communiquent pas forcément entre eux, durant deux mois, la vie est plus que rude. La lumière du jour, on ne la voit pas. Les bombardements russes sur l’aciérie par contre, on les sent. La terre tremble. Le plâtre des plafonds tombe. Les blessés sont soignés dans ce qui ressemble vaguement à des hôpitaux de campagne. Ensemble, on prie, on pleure, on se réconforte. On essaye même de rire.

Des cadavres, qu’ils soient ukrainiens ou russes, sont placés dans des frigos. D’autres jonchent le sol.

Des séparatistes pro-russes annoncent, eux, ce jeudi, que des combattants du régiment Azov se trouvent encore dans les souterrains.

30 avril :

Dans les souterrains d'Azovstal

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Des cadavres, qu’ils soient ukrainiens ou russes, sont placés dans des frigos. D’autres jonchent le sol. Des séparatistes pro-russes annoncent, eux, ce jeudi, que des combattants du régiment Azov se trouvent encore dans les souterrains.

Enfant quittant Marioupol, vue de l’usine Azovstal.
Enfant quittant Marioupol, vue de l’usine Azovstal. © AFP/BELGA

Ville martyre

La ville en tout cas, auparavant semblable a un fier vaisseau industriel et commercial s’engouffrant dans la mer d’Azov, n’est plus qu’une sombre épave. 90% de Marioupol aurait été détruit ou endommagé. Immeubles noircis et balafrés (s’ils ne sont pas qu’un tas de gravats), rues éventrées, ponts démolis. La ville, à présent sous contrôle des troupes marquées d’un " Z ", n’est plus que l’ombre d’elle-même.

Des voitures du cortège de Denis Pushilin, chef des séparatistes de la République populaire de Donetsk (DNR) autoproclamée, ornées de la lettre Z sont vues garées sur le côté d’une rue dans la ville portuaire ukrainienne de Mariupol, le 18 mai 2022.
Avenue délabrée dans la cité portuaire, le 8 mai

Au zoo de la ville, des soldats semblent interagir avec un ours. L’ours, symbole d’une Russie puissante et agressive. Russie, qui est à présent maîtresse d’un champ de ruines. A la place de ces gravats, il y avait une ville.

Marioupol n’a pas tenu.

Sujet de notre journal télévisé de 13 heures :

Ukraine / Marioupol avant et après

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18 mai 2022. A l’arrière-plan, partie détruite de l’usine métallurgique Illitch.
18 mai 2022. A l’arrière-plan, partie détruite de l’usine métallurgique Illitch. © AFP

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