La Belgique pourrait bientôt être l'un des derniers pays européens dont aucun membre d'un gouvernement ne s'est rendu en Ukraine pour témoigner de son soutien au peuple et aux autorités ukrainiens, a déploré mercredi le député Georges Dallemagne (Les Engagés).
Le député est rentré d'une mission en Ukraine en tant que président du groupe d'amitié belgo-ukrainien à l'invitation de son homologue Maria Mezentseva et de l'ONG Promote Ukraine. Il y a rencontré le ministre de la Reconstruction, les maires de Lviv, d'Irpin et Izioum, des membres du parlement, l'ambassadeur de Belgique à Kiev, des représentants de la société civile, le procureur général qui enquête sur les crimes de guerre dans la région de Kharkiv, etc.
À l'approche de l'hiver et au vu des combats qui se poursuivent, l'Ukraine a un "besoin urgent d'assistance", selon le député qui cite l'aide alimentaire, des générateurs électriques, des chauffages d'appoint, des prothèses et antibiotiques pour les blessés ainsi que, sur le plan militaire, une aide au déminage, des batteries anti-missiles et de manière générale des armes.
De nombreux chefs de gouvernement ou ministres européens se sont rendus dans le pays. En septembre, la ministre des Affaires étrangères Hadja Lahbib avait rencontré à Prague et à New York son homologue ukrainien, Dmytro Kouleba, à qui elle a réitéré le soutien de la Belgique et clarifié au passage les circonstances dans lesquelles elle s'était rendue en Crimée l'an dernier. De son côté, le Premier ministre, Alexander De Croo, s'est entretenu le mois dernier avec son homologue Denys Shmyhal, à Bruxelles. Comme d'autres pays européens, la Belgique a déjà fourni une aide humanitaire et militaire à l'Ukraine et, sous peu, une équipe judiciaire pourrait également se rendre sur le terrain pour assister les enquêtes en cours sur des crimes de guerre.
Jusqu'à présent, le déplacement d'un membre du gouvernement fédéral n'a néanmoins pas eu lieu. Les autorités belges ont rappelé à plusieurs reprises qu'elles ne voulaient pas se rendre en Ukraine "les mains vides" et qu'un travail était en cours pour identifier les projets pour lesquels la Belgique pouvait être utile.
Dans l'opposition, M. Dallemagne exprime son incompréhension. Il n'y aurait, selon lui, guère plus que le gouvernement hongrois de Viktor Orban et le gouvernement belge à ne pas avoir envoyé un de ses membres à Kiev.