Certains évoquent la crainte d’une escalade du conflit. "Mais l’escalade est déjà là", estime Nicolas Gosset. "À partir du moment où Moscou tire des missiles de croisière sur des barres d’immeubles de civils à Dnipro, l’escalade, elle est là."
A Ramstein, l’Allemagne a voulu recevoir des garanties de l’OTAN pour être sûre de ne pas devoir assumer cette responsabilité seule devant Moscou. "Jusqu’aux dernières heures, le chancelier allemand, Olaf Scholz, a laissé entendre que ce serait compliqué. Mais beaucoup pensaient que Ramstein suffirait pour mettre la pression sur l’Allemagne. La réunion n’a pas suffi pour rassurer Olaf Scholz, qui voulait que les Etats-Unis livrent des chars Abrams à l’Ukraine", explique Nicolas Gosset.
A l’issue de la réunion, le nouveau ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, a toutefois démenti "l’impression" que son pays bloquait la décision. Il a par ailleurs assuré que Berlin lançait un inventaire des stocks de Léopards dont disposent son armée et l’industrie.
La position de l’Allemagne mise de côté, il y a aussi la question de la disponibilité des armements. Les capacités d’armement des Européens ne sont pas illimitées. "Le stock européen total est de 2000 chars. Il est évident que l’Europe ne va pas céder la totalité, donc les Ukrainiens en demandent plusieurs centaines", expliquait Nicolas Gosset sur la Première, en marge de la réunion.