Sur des images impressionnantes filmées par une caméra de l’AFP placée dans la cabine de pilotage durant toute la mission, les paysages défilent à une vitesse d’environ 200 km/h et à seulement quelques mètres sous la carlingue.
L’appareil ne s’élève subitement un court instant qu’au moment du déclenchement du tir sur la cible, programmé à une distance de 6.100 m. "Lorsque nous sommes à 6200 m de la cible, nous cabrons de 20 degrés […] Ensuite, nous lançons les roquettes, 15 de chaque côté", explique-t-il. Les longues munitions sont placées dans des paniers fixés sur les bords droit et gauche de l’hélicoptère. Sur les images, au moment du tir, les roquettes fusent devant le MI-8 en laissant dans leur sillage des panaches de fumée noire.
Aujourd’hui, nous sommes plus efficaces
Immédiatement après, l’hélicoptère effectue quasiment un demi-tour en piqué sur la gauche et puis reprend son vol retour en rase-mottes. Les hélicoptères – avec un pilote et un copilote, tirent l’un après l’autre. Le chemin du retour est différent de l’aller, "pour ne pas tomber dans un piège" et être visé par des tirs de la défense anti-aérienne russe, dit Petro.
Sur la ligne de front, des unités d’infanterie, informées au préalable de l’heure de l’attaque, lancent un drone pour vérifier si la cible a été atteinte. Si elle ne l’est pas, des corrections sont apportées pour un nouveau tir peu après.
"Au début de la guerre, nous n’avions pas de drones. Les missions étaient plus compliquées et moins efficaces. Mais en été, nous avons commencé à recevoir des drones et d’autres équipements. Aujourd’hui, nous sommes plus efficaces", selon le pilote.
Le tir des roquettes, sans système de guidage ou de visée moderne, n’a qu’une précision d’environ 100 à 200 mètres.