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Harry Potter : on a testé Hogwarts Legacy, est-ce que le jeu vaut vraiment la peine, même pour un moldu ?

© Avalanche Software

Il est enfin disponible ! Hogwarts Legacy, l’Héritage de Poudlard, était sans aucun doute le jeu triple A le plus attendu de ce début d’année (Dead Space n’est qu’un remake, aussi excellent soit-il). Et en ce 10 février, des millions de joueurs vont enfin pouvoir se plonger dans son univers magique. Autant dire que la pression est énorme pour le studio Avalanche Software, qui doit à la fois signer un jeu en monde ouvert digne de ce nom ; convaincre les fans de l’univers d’Harry Potter ; s’éloigner des controverses liées aux propos transphobes de J.K. Rowling, et proposer un scénario qui parlera à la fois aux inconditionnels et aux nouveaux venus.

C’est en cette qualité de véritable "moldu", qui n’a jamais lu ou vu un film lié à l’univers d’Harry Potter (oui, nous sommes peu nombreux mais nous existons), que je me suis plongé moi aussi dans l’univers de Hogwarts Legacy, afin de savoir si le pari est réussi. Alors, somme-nous face au meilleur jeu Harry Potter ? Verdict, après une trentaine d’heures de jeu sur PlayStation 5.

Bienvenue à Poudlard, pourquoi un vieux chapeau me parle ?

© Avalanche / Capture RTBF

Vous le savez sans doute si vous attendez impatiemment ce jeu depuis son annonce en 2020 : l’histoire Hogwarts Legacy se déroule dans les années 1890, soit des décennies avant l’arrivée d’Harry Potter. Le titre ne propose donc pas d’incarner le célèbre sorcier, mais bien de découvrir Poudlard à travers les yeux d’un nouveau venu. Et c’est la première bonne idée d’Avalanche. Quitte à passer des heures à jouer, autant ne pas me sentir immédiatement exclu d’un univers très développé depuis sa création en 1997.

Ce nouveau personnage, vous le créez de toutes pièces avant de débuter votre aventure. Nom, visage, cheveux, yeux, look, genre et même voix, tout est personnalisable à l’envi, n’en déplaise à J.K. Rowling. L’éditeur est robuste, et étonne par ses options et son système de voix modulable. Même s’il faut bien reconnaître que certains dialogues souffrent de cette large palette vocale. On l’imagine, les répliques ont été déclinées numériquement afin de proposer plusieurs timbres de voix, et par moments, notre personnage s’exprime un peu comme un robot, avec une voix métallique (qui se rapproche en anglais de la voix de Clank, de Ratchet & Clank). Mais c’est un détail.

L’autre bonne idée, c’est de débuter le cursus scolaire en cinquième année. Ce qui signifie qu’on a pas mal de retard à rattraper. Ça tombe bien, les professeurs n’hésiteront pas à faire des heures supplémentaires pour vous enseigner les sortilèges nécessaires dans votre aventure. Accio, Evanesco, Incendio, Reparo ou Alohomora : ils sont (presque) tous là. Le jeu en propose 23, y compris les plus populaires comme Avada Kedavra et Wingardium Leviosa.

Un monde ouvert magnifique

Après une (longue) introduction, nous voilà donc enfin à Poudlard. Et franchement, c’est impressionnant. Avalanche Software a soigné les décors et l’ambiance de Poudlard n’a sans doute jamais été aussi bien retranscrite dans un jeu vidéo. Le bâtiment grouille de vie, on sent que l’école est à la fois magique, secrète, et immense. Il n’est d’ailleurs pas rare de s’y perdre, tant il y a de choses à voir et à faire (et pour ne rien arranger, la carte de Poudlard est assez mal fichue et peu lisible). Heureusement, on vous équipe rapidement d’un livre qu’il faudra compléter à la manière d’un album Panini. Celui-ci sera votre meilleur allié tout au long de votre aventure, et vous permettra, en appuyant sur la flèche du haut, de vous repérer en activant un mode “GPS” bien pratique (on aura l'occasion de vous partager quelques trucs et astuces dans un prochain article).

"Franchement, c’est impressionnant"

Mais l’école de sorcellerie, aussi énorme soit-elle, ne représente qu’une infime partie du jeu. La carte du monde n’a rien à envier à d’autres jeux en monde ouvert comme Grand Theft Auto, et il vous sera possible de visiter des lieux emblématiques de la série comme Pré-au-Lard, ou de nombreuses cavernes mystérieuses. C’est d’ailleurs un des points forts d’Hogwarts Legacy. Le monde ouvert est cohérent, et les missions annexes qui sont proposées sont “logiques” et ne semblent pas exister simplement pour gonfler artificiellement la durée de vie du jeu.

C’est en ce point que Hogwarts Legacy nous a souvent fait penser à l’excellent The Legend of Zelda : Breath of the Wild. Il y a toujours quelque chose à faire, que ce soit anecdotique et fun comme éclater des ballons ou aider des habitants.

© Avalanche / Capture RTBF

Un scénario classique, mais efficace

On restera volontairement vague sur le scénario, mais sachez qu’il nous aura fallu une vingtaine d’heures pour arriver à la fin de l’histoire principale. Celle-ci permet de découvrir les origines de Poudlard à travers des flash-back, et parvient à s’entremêler à notre cursus scolaire avec brio. Le jeu n’oublie jamais que vous êtes avant tout un étudiant, et les sortilèges vous seront enseignés en temps et en heure, tout au long de votre année scolaire. 

Il est d’ailleurs étonnant et plaisant de découvrir que tout ne tourne pas autour de notre personnage. Pendant qu’on attaque des gobelins (beaucoup de gobelins !) à coups de baguette magique et qu’on tente de découvrir les secrets de Poudlard, les leçons continuent, les habitants vivent leur vie, et le temps passe. Les saisons changent, l’ambiance du jeu aussi. Ce qui est très rafraîchissant et stimule constamment notre curiosité entre deux missions principales.

Ça existe, un sort contre l'ennui ?

D’ailleurs, parlons-en de ces missions principales. Plutôt variées, elles permettent dans un premier temps de découvrir plusieurs aspects du jeu (dont les fameux sortilèges appris). Mais l’histoire patine un peu dans le troisième acte. Les objectifs deviennent répétitifs (suivre untel, lui parler, accepter la mission, tuer des gobelins, recommencer) et on se surprend à s’ennuyer, alors que le jeu avait bien démarré.

Les rares puzzles qui se dresseront sur votre route ne se renouvellent jamais, et une fois notre arsenal de sorts bien remplis, on n’a qu’une envie : battre le boss final et en terminer avec l’histoire.

Il est encore long, ce combat ?

Pour ne rien arranger, les combats sont longs. Très longs. Les ennemis sont nombreux, et même si vous êtes bien équipés, difficile de prendre encore du plaisir en zigouillant des gobelins après des dizaines de combats similaires. D’autant que ceux-ci ne sont pas vraiment compliqués. Le jeu vous indique quand vous pouvez riposter à une attaque, ou quand vous devez absolument l’éviter.

Ce qui transforme en quelque sorte les affrontements en un jeu de rythme. À vous d’appuyer sur les bons boutons au bon moment. Attaque, roulade, esquive : même les nouveaux sorts appris ne viendront pas casser la monotonie des combats. Ce n’est donc pas la puissance des ennemis qu’il faudra redouter, mais bien l’ennui, qui viendra perturber votre concentration et risque de vous faire louper quelques combos et quelques ripostes bien placées.

Enfin, dernière ombre au tableau : le jeu est souvent victime de bugs. Ce qui n’est pas rare au lancement d’un titre aussi important. Mais à plusieurs reprises, on a dû recommencer une mission, voire perdre notre progression, car un PNJ tournait en rond ou notre personnage se coinçait dans le décor. Certains dialogues étaient également répétés en boucle, et d’autres relancés à certains points alors que la mission ou la quête annexe était déjà terminée. Et pour ne rien arranger, les vibrations de la DualSense avaient tendance à se prolonger après une action ou une cinématique.

On espère qu’Avalanche proposera un patch dans les jours et semaines à venir.

© Avalanche / Capture RTBF

Alors, le moldu, convaincu ?

Eh bien malgré ces quelques points négatifs soulignés, difficile de nier que j’ai pris du plaisir. Le pari d’Avalanche est réussi haut la main. On s’en doute, les fans analyseront chaque détail et se réjouiront des nombreux clins d’œil à la série. Mais globalement, Hogwarts Legacy est une réussite. Avant d’être un jeu dans l’univers d’Harry Potter, c’est surtout un bon jeu tout court. Une plongée plaisante et rafraîchissante dans un monde magique, qui navigue parfaitement entre l’hommage et la nouveauté.

Hogwarts Legacy est disponible sur PC, PlayStation 5 et Xbox Series depuis ce vendredi 10 février. Le jeu sera disponible sur PlayStation 4 et Xbox One au printemps, et en juillet sur Nintendo Switch.

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