Eau, gaz, électricité, mazout... Tout augmente. A Amay, le nombre de demandes au fonds mazout a doublé! Au CPAS de Liège, le Relais Énergie constate une augmentation des aides de 25% par rapport à 2020. Et il n'y a pas que les minimexés qui y font appel.
On a de plus en plus de dossiers
"Il y a de plus en plus de dossiers, de plus en plus de demandes" confirme Geoffrey François, responsable du service de l'urgence sociale du CPAS de Liège, qui pointe un manque d'effectifs: "Evidemment, ça demande beaucoup plus de travail puisqu'à chaque fois, il y a une enquête individualisée derrière, et là où on risque de coincer un peu, c'est au niveau du nombre de travailleurs pour les rencontrer."
A Amay également, de plus en plus de personnes s'adressent aux services sociaux, comme l'explique Eric Englebert, le président du CPAS: "Nous avons un fonds mazout, mais il y a aussi des demandes de factures de régularisation d'électricité, et là, notre crainte, c'est pour les semaines à venir, quand les régularisations vont arriver" déclare-t-il. "Il y a évidemment des gens qui bénéficient du revenu d'intégration, mais il y a aussi des gens qui sont soit au chômage, soit qui bénéficient de la mutuelle, soit qui travaillent à temps partiel. Il y a pas mal de gens qui travaillent à temps partiel et qui n'ont pas assez de revenus pour vivre correctement qui font appel à ce genre de demande."
A Amay, les demandes au fonds mazout ont doublé
En un an, à Amay, le nombre de demandes au fonds mazout a doublé: "Pour le mazout, aujourd'hui, on a des chiffres. C'est fois deux. On avait 35 demandes en janvier 2021, et on est passé à environ 70 en janvier 2022. Pour les autres énergies, on n'a pas encore de chiffres, ça se fera à la date de régularisation de la facture. A Amay, c'est début avril, ça dépend pour chaque commune. Nous avons beaucoup d'appréhension pour les semaines à venir parce qu'on pense qu'on n'est qu'au début de cette vague."
J'ai trop de charges, c'est la première fois que je demande
A l'antenne du CPAS de Bressoux, de plus en plus gens qui travaillent s'adressent également au Relais Énergie pour régler leurs factures. C'est le cas de Rodrigue: "Je suis venu ici pour une facture d'électricité et de gaz de chez Lampiris qui était élevée, 500 euros. Je n'avais pas un travail stable, j'avais trop de charges pour pouvoir payer la facture. Ils m'ont donc aidé à payer. C'est la première fois que je demande".
"A la base, on est là pour négocier un plan d'apurement avec les compagnies d'énergie" explique Geoffrey Digneffe, qui dirige le Relais Énergie du CPAS de Liège, "mais il est clair que, bien souvent, quand on fait l'analyse budgétaire, on se rend compte que les personnes n'ont pas la possibilité d'assurer le plan de paiement, et nous enclenchons alors diverses aides qui sont mises à notre disposition via des fonds régionaux et fédéraux."
Les demandes d'aide sont diverses, comme le souligne Geoffrey Digneffe: "Il viennent pour des dettes d'énergie, des dettes d'eau, et pour des demandes d'allocations de chauffage, mazout ou pétrole. On se rend compte également que le prix du mazout, sur quelques années, a doublé."
A Liège, le Relais Énergie a traité plus de 3500 dossiers en 2021.