A Tokyo comme dans toutes les grandes villes japonaises, les forces de l’ordre sont sur les dents depuis l’ouverture, le week-end dernier, de la saison des examens et des concours d’entrée aux universités ou aux lycées les plus prestigieux. Aux abords des gares et des stations de métro, sur les quais et dans les rames, une armada de policiers veille au grain. Des militantes d’associations féministes distribuent des tracts. Et, en boucle, des annonces sonores mettent les usagères en garde contre les ''chikan''.
Ce terme désigne les hommes qui tirent parti de la cohue dans les transports publics aux heures de pointe pour y agresser sexuellement les femmes : ils profitent de la densité de la foule et de la promiscuité qu’elle induit pour se livrer à des attouchements. Souvent, aussi, ils prennent des photos qui attentent à l’intimité des usagères : des clichés volés d’écolières en uniforme (une jupe plissée assez courte), par exemple. Ou ils se placent sciemment derrière les femmes qui gravissent des escaliers ou empruntent des escalators puis, grâce au dénivelé, tentent de filmer sous leur jupe à l’aide de caméras miniatures.