La passion selon...

Henry Purcell, le Gentleman de la musique anglaise à la vie mouvementée

Gravure de Henry Purcell (1659-1695).

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Dans sa chronique "La Passion selon Céline Scheen", la soprano nous emmène voguer avec Henry Purcell, brillant compositeur anglais du 17e siècle, auteur d'un grand nombre de tubes que nous connaissons parfois sans le savoir. 

La musique accompagnant l’incroyable pièce ballet "Cafe Muller" de Pina Bausch… "O let me weep", "When I am laid", "The cold song”… Ce même air du génie du froid de King Arthur repris par l’excentrique chanteur de New Wave et de musique expérimentale Klaus Nomi… La musique pour les funérailles de la Reine Marie du générique du film Orange mécanique…

Derrière ces scènes populaires se cache l’un des plus important compositeur de l’histoire musicale anglaise : Henry Purcell ! On lit de lui qu’il est le Gentleman de la musique anglaise… alors pourquoi ?

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Enfant déjà, il est brillant !

Né en 1659 dans le quartier de Westminster à Londres, dans une famille de musiciens, il entre très tôt et reste jusqu’à sa mue dans le chœur d’enfants de la Chapelle Royale, la plus prestigieuse institution musicale du royaume d’Angleterre. La plus ancienne aussi !

Les Gentlemen of the Chapel Royal sont les musiciens qui ont obtenu, par nomination royale, la charge bien rémunérée de composer et jouer de la musique pour la cour d’Angleterre. Et cette Angleterre dans laquelle grandit Purcell est en pleine effervescence artistique.

Ainsi Henry obtient à 14 ans, le poste de réparateur des orgues et des instruments à vent de la cour. Peut-être a-t-il à ce moment aussi étudié avec John Blow, Christopher Gibbons, Mathew Locke, etc.

Après cela, les nominations se succèdent, chaque fois plus prestigieuses.

 

Une vie mouvementée

Pourtant sa vie n’aura pas été sereine. Il doit faire face à la mort de son père à l’âge de 5 ans, traverse la plus grande épidémie de peste jamais connue à Londres, ainsi qu’un terrible incendie qui détruira la plus grande partie de la capitale anglaise.

Contrairement à Claudio Monteverdi, qui avait été célébré et passionnément apprécié de son vivant, en dehors de l'Angleterre, c’est plutôt à titre posthume qu’on reconnaitra le génie et l’infinie beauté de l'écriture de Henry Purcell.

Il a indéniablement ce talent fou de mettre les mots en musique, de faire sonner la langue anglaise, et d’exprimer de façon incroyablement moderne, les passions de l’âme humaine.

Il nous suffit de nous délecter de King Arthur, de The Fairy Queen, ou de l’incontournable Dido ( Didon et Enée), ou encore des songs de L’orfeus Britannicus !

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Une œuvre riche et abondante

Au cours de sa courte vie, Henry Purcell nous comblera de plus de 800 œuvres.

On retrouve beaucoup de musique religieuse, des Masques (ces petits spectacles typiques louant la gloire des monarques, en mêlant chant, danse, théâtre et poésie), de la musique instrumentale, des semi-opéras, de simples airs ou chansons, des interludes pour les pièces de théâtre, de nombreuses chansons paillardes et à boire (une cinquantaine !), dans lesquelles il se délecte de jouer avec les mots et les doubles sens. On les appelle les Catches, et ils traitent de sujets aussi légers que le vin…

 

Une fin de vie entournée de mystère

On sait que le compositeur s’est éteint le 21 novembre 1695 à l’âge de 36 ans, mais les circonstances de sa mort restent assez mystérieuses.

La rumeur dit qu’Henry Purcell aurait rendu son dernier souffle en succombant à une pneumonie. Une pneumonie contractée par une nuit froide d’hiver, alors que sa femme Frances, lui aurait claqué la porte au nez, furieuse qu'il ait tardé à rentrer, imbibé, après avoir écumé quelques fêtes dans les tavernes londoniennes.

Certains historiens préfèrent la version de la simple et malheureuse tuberculose.

 

Une version baroque/jazz à découvrir

Céline Scheen nous partage une version de "Strike the viol" de L’Arpeggiata de Christina Pluhar, chantée par l’excellente Raquel Andueza, et surtout transcendée par les improvisations euphorisantes de Gianluigi Trovesi, magnifique musicien de jazz, clarinettiste, saxophoniste, compositeur… ce genre de talent de génie, d’artiste d’exception, comme on en croise peu dans une vie, et qui laisse une empreinte à jamais.

C’est donc une version Crossover, de cette mélodie, un mariage merveilleux entre la musique baroque et le jazz, elle s’y prête à merveille et nous confirme l’incroyable modernité de ce compositeur de génie.

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