Hep Taxi !

Hep taxi : l’acteur et metteur en scène, Jacques Weber raconte 50 ans de souvenirs dans son dixième livre, « On ne dit jamais assez aux gens qu’on les aime »

L’acteur et metteur en scène, Jacques Weber dans Hep Taxi

© Martin Godfroid

Par Laure Verheye via

A 73 ans, Jacques Weber, l’homme des grands rôles du répertoire français brûle les planches avec le même enthousiasme qu’un jeune premier. Tandis qu’au cinéma, son plaisir s’est décuplé. Hep Taxi l’a rencontré à l’occasion de la sortie de son autobiographie.

En regard de sa longue et prestigieuse carrière, Jacques Weber a de quoi impressionner. Septante-trois pièces de théâtre. Cinquante films au compteur. Une quarantaine de téléfilms et de séries. En chair et os, avec sa carrure de lutteur, son aura et sa gueule de caractère, il en impose. A l’arrière du taxi, l’artiste dévoile ses failles comme ses passions. Non sans se départir de son éloquence naturelle.

Le théâtre, première passion de Jacques Weber

Il a suffi d’une phrase lors d’une représentation de " L’Avare " de Molière pour que le jeune Jacques, âgé de douze ans et demi, ait la révélation. " Qu’est-ce Seigneur Harpagon ? Je vous vois tout ému ". Je me souviens d’avoir reçu un coup de poing dans le ventre. Une espèce d’émotion incroyable. Et je me suis dit : ça y est, c’est sûr, je vais faire du théâtre. Comme une évidence " confie Jacques Weber.

Il se forme au cours Florent, puis à l’école de la rue Blanche et pour finir, intègre à 20 ans, le Conservatoire de Paris dont il sort avec le très rare prix d’excellence. " J’en suis encore un petit peu fier. Tout en gardant les distances sur toutes formes de vanité intempestive " avoue-t-il. C’est la revanche du cancre au parcours scolaire totalement déconnant. Celle de ce fils de physicien suisse, longtemps rabaissé par son père et ses grands-parents à cause de son désintérêt pour l’apprentissage et son indiscipline notoire.

Jacques, ce rebelle auréolé de prix dramatiques, a néanmoins refusé d’entrer à la Comédie Française. Un scandale ! Et une première dans l’histoire de cette vénérable institution. " On sortait de mai 68 et on était très politisé. Et moi, j’étais naturellement sur les barricades et marxiste, léniniste (…) Pour moi, la Comédie Française, c’était le théâtre bourgeois " dit-il.

Cyrano de Bergerac

De tous les premiers rôles dramatiques de Jacques Weber, Cyrano de Bergerac se positionne en tête de liste dans la mémoire du public. Pour le comédien, " Cyrano, c’est un merveilleux plaisir. C’est un bonbon, un cadeau qu’on vous fait jouer parce que c’est une machine à triomphe " nous rappelle Weber qui a joué ce loser magnifique, cinq cents fois au théâtre, mis en scène par Jérôme Savary entre 1983 et 85.

C’est pourtant Gérard Depardieu qui sera Cyrano de Bergerac au cinéma sous la direction de Jean-Paul Rappeneau. Dans cet opus au titre éponyme, Jacques Weber y campe cette fois, le Comte de Guiche. Une interprétation qui lui a valu en 1991, son césar du meilleur second rôle face à Depardieu qui rafle, lui, le trophée du meilleur acteur.

Jacques Weber au cinéma

Jacques Weber débute au grand écran, en 1971, dans " Raphaël ou le Débauché " de Michel Deville et va enchaîner les films durant la première moitié des années 70. Parmi eux, " État de siège " de Costa-Gavras ou encore " R.A.S " d’Yves Boisset. Dans les deux décennies suivantes, l’acteur tourne moins. Tout au plus une quinzaine de films. Entre le cinéma et lui, " c’est un rendez-vous manqué. Je n’étais pas prêt " concède-t-il. Néanmoins en 1998, Weber passe à la réalisation avec Don Juan dans lequel il joue le personnage principal entouré Emmanuelle Béart et Penelope Cruz.

C’est maintenant seulement. Maintenant que je me sens extrêmement prêt pour la caméra. Non seulement, je me sens prêt mais j’en ai envie " déclare Jacques Weber qui s’est illustré l’année passée dans la série, " En thérapie " d’Emmanuelle Bercot. Mais aussi dans " L’Origine du mal ", film de Sébastien Marnier. Actuellement, le comédien joue sur les planches, " Ranger " de Pascal Rambert et sort son dixième livre, " On ne dit jamais assez aux gens qu’on les aime " paru aux éditions de l’Observatoire.

 

Retrouvez Jacques Weber dans Hep taxi, ce dimanche 16 avril à 22h45 sur La Trois et en replay sur RTBF Auvio !

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