A 12 ans, elle veut être actrice. Nul ne s’en étonne. Dans la famille Kiberlain, on a le sens de la musique et l’amour du théâtre pratiqué en amateur par ses parents. Son père était expert comptable. Mais" son truc, c’était d’écrire des pièces, les mettre en scène avec ma mère qu’il a rencontrée à ce moment-là. Elle jouait sa fiancée et c’est comme ça qu’ils se sont mariés " raconte Sandrine Kiberlain. Sous le pseudonyme de David Decca, son papa lui a écrit Le Roman de Lulu qui valut à Sandrine, le Molière de la révélation théâtrale en 1997.
L’adolescente rôde tous les jours autour du cours Florent qu’elle va intégrer dès ses études en arts graphiques achevées. La suite logique, c’est le conservatoire. Admise après avoir présenté une scène tirée d’Annie Hall de Woody Allen où elle fait rire le jury, Sandrine Kiberlain s’y épanouit. "C’était génial parce que j’avais un cadre rassurant donc je pouvais être complètement zinzin à l’intérieur " explique-t-elle. Son prof, Daniel Mesguish lui conseille de rester " bizarre ". Il la qualifie de reine car elle est capable de passer du drame à la comédie en un instant.