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Hep Taxi : l’humoriste Jérémy Ferrari a fait de ses troubles, une force et un spectacle, « Anesthésie générale »

L’humoriste Jérémy Ferrari à bord d’Hep Taxi

© Hep Taxi

Déjà vingt et un ans de carrière pour Jérémy Ferrari. L’humoriste à qui tout réussit depuis une décennie déploie à nouveau son humour noir dans Anesthésie générale, son one man show dédié à la santé. Celle de notre société et la sienne. Hep Taxi l’a rencontré.

C’est un phénomène ! Osons le mot. Jérémy Ferrari est hors norme à bien des égards. Tant par sa sensibilité exacerbée que son intelligence. Tant par sa créativité débordante que son hyperactivité. Toujours à 100%. Qu’il s’agisse d’écrire ses propres spectacles collent à l’air du temps, de créer des festivals d’humour ou de produire des artistes, ce haut potentiel ne fait rien comme les autres.

Jérémy Ferrari, un artiste précoce

A 16 ans, ce fils unique d’épiciers de quartier à Charleville-Mézières arrête l’école dans le but de devenir comédien. Son prof d’art dramatique, Bruno Nion rassure ses parents. Il croit au talent du jeune homme. C’est qu’il l’a mis en scène en 2001, dans De sketchs en sketchs où Jérémy reprenait des grands classiques de l’humour mêlés à ses propres vannes. Plus rien ni personne ne s’oppose à ce que Jérémy Ferrari passe une audition au cours Florent à Paris. Il y est brillant et obtient une dérogation pour intégrer le cours privé à même pas 17 ans au lieu des 18 requis.

"Je suis déjà sur scène quand j’attaque le cours Florent. J’ai trouvé un théâtre qui s’appelle le théâtre de la Providence où je joue deux fois par semaine " raconte l’humoriste. Il y présente Moi, méchant ? Durant deux ans. Lauréat du festival Top in Humour, Jérémy anime également le temps d’un été, une rubrique, Répondez-lui dans le Morning café sur M6. Il lui faudra attendre cinq ans pour retrouver les plateaux de télévision. Son humour noir ne fait pas encore l’unanimité et a même tendance à dissuader de futurs employeurs.

Jérémy Ferrari, des années de galère à la consécration

Entre-temps, Jérémy Ferrari continue à jouer au théâtre notamment dans la pièce, " Deux chaises vides " où il incarne Arthur Rimbaud. Mais ses cachets ne lui permettent pas de vivre. A vrai dire, c’est la galère. " Je n’ai pas de chauffage dans mon appart. Je dors avec des pulls " se souvient Jérémy. Pour subsister, il accumule les petits boulots. Agent de sécurité au Stade de France, serveur, groom, coursier, manutentionnaire, veilleur de nuit ou encore prof de jujitsu car l’homme est un passionné et spécialiste des arts martiaux.

Alors que Jérémy Ferrari est sur le point d’abandonner son rêve de faire carrière dans l’humour, Laurent Ruquier va le révéler, en 2010, au grand public dans On ne demande qu’à en rire sur France 2 et en radio dans On va se gêner sur Europe 1. Au même moment, le one man show de Jérémy sur les religions, Hallelujah Bordel fait un carton. Tout comme le suivant, sur les guerres et les attentats, Vends 2 pièces à Beyrouth qui figurera parmi le top 5 des meilleurs one man shows de l’année 2016, réunissant quelque 300.000 spectateurs.

Dès lors, plus rien n’arrête ce sniper de l’humour noir. Il monte Les duos impossibles de Jérémy Ferrari où il invite des humoristes à se produire à ses côtés. Et fonde le festival Smile et Songs en Belgique. Déjà qu’il avait créé en 2015, le Festival Abidjan capitale du rire avec l’humoriste ivoirien Mamane, les deux comiques rempilent avec le Comedy Festival Africain à Paris. Avec sa boîte de production, Jérémy Ferrari produit la belge Laura Laune, Guillaume Bats, Arnaud Tsamère ou encore Eric Antoine.

"Anesthésie générale", le nouveau spectacle de Jérémy Ferrari

Deux ans que l’artiste tourne avec Anesthésie générale. En amont de la première représentation, 100.000 places sont parties, c’est dire si son show fait un tabac. Axé sur la santé, c’est aussi son spectacle le plus personnel. Jérémy Ferrari y relate entre autres ses problèmes d’addiction, ses troubles obsessionnels compulsifs et ses troubles idéatifs.

"Assez jeune, je me rends compte que les autres réagissent d’une manière assez différentes aux situations. Je vois que je prends les choses beaucoup plus à cœur […] Tout est fort. Tout est trop fort. Chaque minute de ma vie est un déchirement ou une joie intense " confie Ferrari qui est aujourd’hui revenu de loin après une tentative de suicide et un sérieux accompagnement médical. La franchise de ses propos diffusés à travers son spectacle Anesthésie générale tout comme à l’arrière du taxi de Jérôme Colin rendent cet humoriste encore plus attachant.

Retrouvez Jérémy Ferrari dans Hep Taxi ce dimanche 15 janvier, à 22H40, sur La Trois et en replay sur RTBF Auvio !

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