Régions Brabant wallon

Home Renard à Grez-Doiceau : les riverains de la future maison de repos pas convaincus par le nouveau projet de la commune

Une quarantaine de personnes ont assisté lundi soir à la présentation du nouveau projet de Home Renard, mais personne n'a semblé convaincu.

© Hugues Van Peel - RTBF

Temps de lecture
Par Hugues Van Peel

Malgré deux refus de la Région wallonne, la commune de Grez-Doiceau ne renonce pas à l’idée de construire une nouvelle maison de repos et de soin, pour remplacer le Home Renard. Le terrain choisi est situé entre la ruelle des Foins et le sentier des Cinq Bonniers. La localisation n’a donc pas changé, mais le projet initial a été remanié pour répondre aux critiques formulées au printemps par la Région.

Ainsi, pour réduire l’impact visuel par exemple, on a supprimé un étage. Le bâtiment principal serait moins haut mais plus étalé. Par ailleurs, d’autres constructions de plus petite taille ont été ajoutées à front de rue et en contrebas du terrain, pour installer un accueil de jour et des résidences services qui n’étaient pas prévues initialement. Ce faisant, le CPAS entend répondre à une autre préoccupation: mieux insérer le projet dans le bâti existant.

Un accueil glacial

Lundi soir, lors d’une réunion d’information organisée pour les riverains, trois scénarios alternatifs ont d’abord été brièvement présentés. Aucun n’a paru réaliste, ils ont donc été abandonnés au profit d’un quatrième scénario que les autorités communales ont bien l’intention de défendre. Mais dans la salle, personne n’a semblé convaincu. Pas un commentaire positif, sauf peut-être pour saluer le dialogue que veut instaurer la commune.

"Pour moi, les alternatives qui ont été présentées n’en sont pas réellement, explique Yannick, qui habite à deux pas de la future maison de repos. On nous a présenté quatre alternatives, tout en en rejetant trois sous prétexte qu’elles ne seraient pas réalisables. Et finalement, on se retrouve avec une quatrième alternative qui est la seule et l’unique. Mais peut-on encore parler d’alternative quand on n’a qu’un seul choix ? Moi, je m’inscris dans une démarche constructive et je participerai aux réunions de travail qui seront organisées, mais je reste très sceptique, voire très peu convaincu par ce qui nous a été présenté."

Pour réduire l'impact visuel, le futur grand bâtiment a été raboté d'un étage. D'autres constructions plus petites ont aussi été ajoutées pour connecter le projet au bâti existant.
Pour réduire l'impact visuel, le futur grand bâtiment a été raboté d'un étage. D'autres constructions plus petites ont aussi été ajoutées pour connecter le projet au bâti existant. © Commune de Grez-Doiceau

Des critiques à n'en plus finir

Un projet démesuré et trop coûteux, des bâtiments trop hauts, une architecture hospitalière qui ne s’intègre pas dans le quartier, sans compter les craintes liées à la mobilité, au ruissellement des eaux et à la détérioration du paysage: voilà l’essentiel des préoccupations exprimées vigoureusement par l’assistance. De nombreux riverains ont le sentiment que le projet remanié n’est pas fondamentalement différent du précédent, et qu’il est même peut-être pire, car plus étalé et comprenant plus de constructions.

Lundi soir, certains participants ont aussi remis en cause le choix du terrain. Le bourgmestre et le président du CPAS ont réexpliqué qu’il n’y avait pas d’autre site disponible et qu’une reconstruction du Home Renard à l’endroit où il se trouve n’était pas envisageable. Le directeur du home a lui-même indiqué que ce projet de reconstruction, imaginé par la précédente majorité, n'était plus adapté à l'évolution des besoins et de la prise en charge des personnes âgées.

Répondre aux critiques et adapter le projet

C’est certain, ce dossier ne passera pas comme une lettre à la poste. Il sera très compliqué de briser toutes les résistances, surtout celles des riverains les plus exposés. De la difficulté de concilier les préoccupations individuelles légitimes avec l’intérêt collectif. Mais les autorités communales le répètent: il y a des marges de manœuvre pour adapter le projet.

"On est au début de la démarche, indique Benoît Magos, président du CPAS. L’erreur qu’on a faite en introduisant le permis précédemment, c’est qu’on n’a pas été assez à l’écoute. Je crois que les craintes exprimées ici, pour ne pas dire les énormes réticences, on doit y répondre de façon concrète, avec des plans. Travaillons ensemble sur des courbes de niveau, sur des hauteurs de bâtiments, sur des volumes, sur des positionnements. C’est ce que nous allons faire."

D’autres réunions seront programmées avec les riverains dans les prochaines semaines. Un compromis pourra-t-il être trouvé? La commune et le CPAS y comptent bien, mais il faudra faire preuve de patience et trouver les bons arguments.

Inscrivez-vous aux newsletters de la RTBF

Info, sport, émissions, cinéma...Découvrez l'offre complète des newsletters de nos thématiques et restez informés de nos contenus

Sur le même sujet

Articles recommandés pour vous