Robert Hossein est aussi, et même avant tout, un homme de théâtre, viscéralement comédien et metteur en scène. Il laisse des souvenirs de méga productions et se voulait avant tout un défenseur du théâtre populaire. Il voyait tout en grand, il était excessif, impétueux, idéaliste et exaspéré.
Dans les années 1970, Robert Hossein est l’homme d’une aventure théâtrale : en 1970, il crée à partir de rien le Théâtre populaire de Reims. Il y jette les bases d’un théâtre pour tous avec pour slogan "du théâtre comme vous n’en verrez qu’au cinéma". Son ambition : mettre en scène des classiques et attirer un public le plus large possible avec des effets de plus en plus empruntés au septième art. Il programme ainsi Shakespeare, Lorca, Dostoïevski ou encore Steinbeck, qu’il monte sous forme de tableaux.
De retour à Paris à la fin des années 1970, Robert Hossein se fait connaître en montant des grands spectacles au Palais des sports ou au Palais des congrès, spectacles interactifs, dans lesquels le public intervenait. Dans un premier temps, il adapte des textes classiques (Notre Dame de Paris, Les Misérables, Jules César), puis il passe aux figures historiques sur des textes d’Alain Decaux, l’historien vulgarisateur (Danton et Robespierre, Charles de Gaulle dans Celui qui a dit non, C’était Bonaparte, Jésus était son nom, Jésus et la résurrection…).
Avec ses méga-productions, Robert Hossein totalise une énorme partie de la fréquentation théâtrale hexagonale – entre 300.000 à 700.000 entrées par spectacle. Il confiait cependant dans "A voix nue" n’avoir jamais eu "les moyens de [ses] ambitions", déplorant être "né pauvre avec une cervelle de riche".