Hong Kong, territoire chinois qui jouissait d’une semi-autonomie, constituait une exception jusqu’à il y a deux ans, lorsque Pékin a imposé une loi sur la sécurité nationale pour étouffer la dissidence après d’énormes manifestations pro-démocratie en 2019.
Les habitants de Hong Kong risquent d’être accusés de "rassemblement illégal" en allant dans le parc, a déclaré jeudi le surintendant principal Liauw Ka-kei, et ce même s’ils s’y rendent seuls.
"S’il y a d’autres personnes là-bas et que vous partagez un objectif commun pour exprimer des doléances, c’est suffisant pour faire de vous un membre d’un rassemblement illégal", a précisé M. Liauw.
Par ailleurs, toute personne qui aurait encouragé un rassemblement non autorisé dans le parc Victoria, même si elle-même n’y est pas présente, aura enfreint la loi, selon M. Liauw.
Il a aussi mentionné que la police avait remarqué des appels sur les réseaux sociaux pour se rassembler au parc samedi, sans donner plus de détails.
Le souvenir de Tiananmen effacé, petit à petit
Depuis l’entrée en vigueur de la loi sur la sécurité en 2020, toute trace du souvenir de Tiananmen est systématiquement effacée dans la ville.
La Hong Kong Alliance, le groupe de défense le plus important de Tiananmen et l’organisateur de la veillée du parc Victoria, a été poursuivie en tant qu'"agent étranger" pour incitation à la subversion, une infraction à la sécurité nationale.
En septembre, ses dirigeants ont été arrêtés, leur musée fermé après une descente de police et des enregistrements numériques supprimés du jour au lendemain.
La police avait déjà interdit la veillée et verrouillé le parc en 2020 et 2021, arguant d’une interdiction des rassemblements en vertu des règles pour lutter contre le Covid-19.
M. Liauw a aussi déclaré que la police n’avait reçu aucune demande pour organiser un rassemblement dans le parc le 4 juin, mais que la zone serait surveillée par la police.
Quant à savoir s’il était illégal d’allumer une bougie sur un balcon privé – ce qu’ont fait beaucoup de Hongkongais au cours des deux dernières années en l’absence d’autres options – M. Liauw a déclaré qu’il ne voyait aucune loi interdisant cela.