Une annonce nocturne d’application immédiate
Pour éviter une nouvelle ruée sur les stations avant le passage au prix du marché, le gouvernement hongrois a pris soin d’annoncer la fin du plafonnement en fin de soirée mardi. Conférence de presse à 22h30, application à 23h...
Il fallait éviter de provoquer un nouveau chaos. La pénurie avait déjà entraîné une ruée vers les stations-service en Hongrie, et des files d’attente d’une centaine de mètres de long se formaient aux abords de stations-service du pays, des pompes étaient à sec et des bagarres éclataient dans les files. Mardi, un quart des stations-service étaient sans carburant.
Des pleins vite fait et des jerrycans…
La demande a bondi ces derniers mois et surtout ces derniers jours en Hongrie. Des signaux de fin du plafonnement ont été donnés. Le principal distributeur pétrolier du pays, MOL indique avoir vendu 2,2 milliards de litres jusqu’à présent cette année, contre 1,5 milliard l’an dernier. Au cours des sept derniers jours, plus de 50 millions de litres ont été vendus, soit 60% de plus qu’il y a un an. Un appétit démesuré des Hongrois pour les carburants pointé du doigt par le patron de MOL Zsolt Hernádi : "Epargner n’est pas péché, gaspiller est péché".
De 480 forints (1,17 euro) le litre, on devrait passer à 641 forints (1,56 euro) pour l’essence et à 699 forints (1,70 euro) pour le diesel, soit un tiers à 45% d’augmentation, toujours moins qu’en Allemagne, en Belgique ou en Autriche. Le gouvernement hongrois envisage de taxer les profits excessifs des compagnies pétrolières. L'opposition dénonce sa mauvaise gestion du dossier et demande des corrections via des réductions d'accises ou un passage aux énergies vertes.
Evidemment le retour à des prix du marché signifie une forte hausse des prix qui se répercutera à son tour sur l’inflation.
Si les nouveaux prix sont d’application immédiate, cela ne va pas résoudre la pénurie directement. Il faudra sans doute un mois et demi pour rétablir la situation.
Quid des autres produits aux prix bloqués ?
Cette fin de plafonnement des prix du carburant fait revenir sur la table la question de celle des autres produits aux prix bloqués. Sucre, lait, huile, farine, poulet, viande de porc : la question a été posée au gouvernement, vu que des pénuries locales commencent à toucher certains produits de base.
Réponse du porte-parole du gouvernement : "Si la pénurie devient générale, il faut alors le supprimer progressivement. Si seulement 1% est en pénurie, cela vaut la peine de le maintenir, s’il cause des difficultés nationales, il faut le supprimer. Le gouvernement surveille la situation pour tous les produits".