Malgré plusieurs rattrapages entre les différentes vagues, de 12 à 24% des opérations sont encore reportées. C’est le cas notamment dans la chirurgie vasculaire ou la transplantation cardiaque par exemple. La pneumologie et la gériatrie sont aussi à la traîne. Cependant, le rapport note un taux de rattrapage important en oncologie et dans les traitements anticancer. L’audit pointe particulièrement le retard pris, plus de 34% potentiels de report, dans la prise en charge des soins psychiatriques.
Les auteurs expliquent ce phénomène par la pression constante sur les hôpitaux, le manque de lit mais aussi le turnover du personnel : "Au début de l’année 2022, seul un hôpital sur trois fonctionnait à pleine capacité en Belgique. Nous observons qu’un pays voisin comme les Pays-Bas sont confrontés au même problème d’augmentation significative de l’absentéisme, avec seulement un hôpital sur quatre fonctionnant à pleine capacité au début de 2022", ajoute le document.
L’audit explique que depuis la 4e vague le manque de personnel cause aujourd’hui la fermeture de 10% des lits en unité de soins intensifs.
L’audit propose 5 recommandations pour améliorer la situation :
- Suivi des données de soins de santé en temps réel. C’est-à-dire recevoir en " temps réel " par exemple des données spécifiques relatives à l’occupation des lits des hôpitaux aigus afin de toujours avoir un aperçu direct de la capacité disponible par site.
- Remédier à la surcharge de travail des infirmières et des infirmiers, notamment en investissant dans des technologies supplémentaires qui améliorent l’efficacité et permettent également un meilleur suivi des patients.
- Remédier à la surcharge de travail des médecins. Réduire le temps de déplacement et la charge administrative en rémunérant de manière permanente les formes de travail plus efficaces comme la ‘télémédecine’.
- Faire correspondre la demande des patients à la valeur ajoutée médicale. Cette recommandation propose de promouvoir plus activement les sites web officiels d’information santé orientés patients ou encore de soutenir les patients par l’intermédiaire d’un ‘conseiller médical’, idéalement son médecin généraliste.
- Réduire le recours à certaines prestations par indication plus stricte. Des critères nationaux de priorisation, scientifiquement fondés, sont nécessaires pour aider les médecins chefs et les chefs de service à contrôler un processus du rattrapage d’activité.