L’enfermement imposé aux êtres humains était aussi l’occasion de mettre en avant une cause qui lui tient à cœur, celle des ours lune en Chine, capturés pour leur bile, dont la pharmacopée traditionnelle chinoise défend les vertus. La mise en parallèle de ces situations ne peut que provoquer un malaise… Toutes ces situations font de "Huit battements d’ailes" un roman engagé.
Néanmoins, l’autrice ne souhaite "pas faire de ce livre quelque chose de politique, donc je m’exprime peu là-dessus. Le but, ce n’est pas de dire ce que les gouvernements ont fait de bien ou de mal, je ne suis pas là pour ça. Mais au fond, je trouve que cette période qui a distendu les liens entre les gens et au sein des familles, c’est dramatique. Parce que, finalement, il y a des gens qui sont morts de tristesse et de solitude. Et pas qu’un peu. Et ça, pour moi, c’est terrible."
Mais plus qu’un récit ancré dans son époque troublée, le roman de Laura Trompette est d’abord et avant tout un livre qui parle des droits des femmes et de leur place dans la société. Il est question de sororité, de soin aux autres, de solidarité entre les Suds globaux et le Nord, de bien-être animal.
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Lorsqu’on lui demande ce que lui évoque l’écoféminisme auquel toutes ces thématiques renvoient, l’autrice préfère parler de valeurs humaines. "Je ne suis pas quelqu’un qui porte des étendards. Les appellations, tous les noms qu’on met sur des concepts, je les entends, c’est absolument passionnant de lire, notamment sur l’écoféminisme. Mais je m’intéresse moins aux appellations et aux concepts qu’à la vérité qui se cache derrière. C’est elle qui m’intéresse. J’aime porter des causes qui me sont chères dans mes romans, comme la cause animale entre autres, le droit de mourir dans la dignité dans mon précédent livre La révérence de l’éléphant, le droit des femmes dans le monde, mais je ne me donne aucune étiquette. Je suis juste une femme qui rêvait d’être écrivaine lorsqu’elle était enfant, et qui trempe sa plume dans son cœur pour défendre ce qui lui semble juste et fondamental."
Déjà, d’ordinaire, elles ne sont pas écoutées. Comment ça allait donc se passer là, pour elles qui se retrouvent confinées en permanence avec leur bourreau ?
Ce récit est féministe, écoféministe, engagé, mais peut être lu par toustes… "Je pense que selon le type de personne que tu es, lorsque tu lis le livre, soit tu te dis en lisant les propos de Rafaella, qui sont toujours des propos plus inclusifs, non, ce n’est pas un roman féministe mais plutôt un roman humaniste qui inclut tout le monde, soit tu as un regard sur le féminisme avec une forme de recul et de compréhension des choses et tu te dis que c’est un roman féministe, voire écoféministe."