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"Ici, tous les lits sont occupés": dans l’ouest de l’Ukraine, l’accueil et la résistance s’organisent

Des couvertures pour les réfugiés, dans une école d'Ivano-Frankivst

© 2022 Getty Images

Par Wahoub Fayoumi, avec Aline Goncalves

La région où habite Igor Petrachuk est plutôt calme. La ville d’Ivano-Frankivsk, à quelque 250 km de la frontière de la Slovaquie, se trouve dans un parc naturel, à l’ouest de l’Ukraine. "Ce sont des montagnes ici, il n’y a aucun d’objectif stratégique militaire", explique-t-il. C’est une région touristique."

"Mais nous avons beaucoup de réfugiés qui se sont enfuis, dit-il, ils ont quitté les régions de l’est et du nord de l’Ukraine, du Donbass, de Kharkiv, de Kiev… Ici, toutes les places d’hébergement disponibles sont occupées, tous les lits sont occupés, ils sont vraiment beaucoup".

Chez Igor et sa femme, il y a déjà 12 personnes qui sont accueillies. "La moitié, ce sont les gens qui nous connaissaient depuis longtemps, ils ont de Kiev. Et l’autre moitié, ce sont les gens inconnus."

Igor, sa femme mais aussi tout le village donnent leur énergie pour aider. "Ma femme s’occupe avec les autres femmes pour coudres des sacs médicaux pour les soldats ukrainiens. Moi je m’occupe des petits enfants. Nous apportons aussi de la nourriture au point de contact pour les réfugiés, nous donnons des matelas, du linge, la vaisselle… Tout ce que nous pouvons faire nous le faisons. Ce sont tous nos voisins, tout notre village qui aident."

Igor est fier de ce que ses proches peuvent faire. "Mon fils, ajoute-t-il, il travaille dans la défense territoriale. Ce sont les citoyens de notre ville qui sont organisés pour défendre notre région et soutenir l’ordre."

 

Des habitants protègent le contre culturel d'Ivano-Frankivst, le 1er mars
Des habitants protègent le contre culturel d'Ivano-Frankivst, le 1er mars © 2022 Getty Images

Les prochaines semaines seront dures, mais Igor croit en la force de l’armée ukrainienne. Mais il estime que les pays européens peuvent encore donner un coup de pouce supplémentaire : "On nous a beaucoup aidés, on nous a donné des moyens, des armes contre les chars russes. Mais nous avons grand besoin de contrer les avions. Nous, on n’a pas beaucoup d’avions, il en faut pour couvrir le ciel."

Igor lui-même n’a pas peur de la suite. Il en est certain : "Poutine ne viendra pas en Ukraine occidentale, parce que la Russie a une mauvaise expérience dans notre région. Ils ont peur de l’Ukraine occidentale parce qu’ici le sentiment anti-russe est le plus fort de toute l’Ukraine", affirme-t-il.

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