Qui a dit que toutes les voitures se ressemblent ? Certainement pas quelqu’un qui a croisé la nouvelle Volkswagen ID. Buzz. Fortement inspiré par le Combi, ce minibus compact lancé en 1950, le Buzz porte bien son nom. A son passage, dans la version blanche et jaune qui caractérise notre exemplaire d’essai, les têtes se tournent, les pouces se lèvent et les smartphones crépitent. Le capital sympathie est phénoménal et vraiment unique, effet nouveauté oblige.
De la place à revendre
Quasi aussi long qu'une Passat, plus large de 20 cm qu’une Golf et surtout très haut (près de 2 mètres), l’ID. Buzz offre un espace royal à bord. D’autant qu’il repose (ou "elle", selon qu’on considère l’engin comme un monovolume ou une voiture) sur la plateforme modulaire déjà adoptée par ses cousines ID. 3, 4 ou 5. Les batteries de 77 kWh sont donc dans le plancher et le moteur de 204 chevaux à l’arrière, ce qui dégage un maximum d’espace qui profite aussi au coffre. Et si ça ne suffisait pas, on peut toujours attendre l’arrivée annoncée de la version longue ou choisir son Buzz en version cargo qui supprime la banquette arrière. On est installé en hauteur, avec une excellente vue sur la route et de la place en suffisance pour cinq rugbymen. C’est très plaisant, mais un peu moins fun dans les rues étroites, même si le rayon de braquage vraiment exceptionnel aurait pu en faire le roi de la ville. La douceur de fonctionnement le silence de la propulsion électrique et les bruits d’air bien maîtrisés en font un compagnon de voyage bien agréable dans les cités et leurs périphéries. Car quand on s’en éloigne trop, ce n’est plus tout à fait le cas…
Après les roses, les épines
Pour rendre la conduite de ce lourd véhicule (près de 2,5 tonnes) dynamique, Volkswagen a misé sur des suspensions dures. C’est efficace dans les virages, moins sur les routes pleines de nids-de-poule. D’autant que les sièges n’offrent pas le moelleux que l’on pouvait espérer. La finition semble un peu meilleure que celle des autres ID, mais les plastiques restent rigides et quelques éléments font un peu "cheap", comme la déco de plastique imitation bois. Si la position de conduite est bonne, l’accoudoir de porte est très haut placé. Mais on lui pardonne vite ces petits défauts ou choix assumés, on dira que ça fait partie de la philosophie du véhicule. C’est moins vrai pour la consommation. Avec une trentaine de kilowattheures aux cent kilomètres, c’est près de 50% de plus que l’ID. 4 et cela n’offre sur l’autoroute que 250 km d’autonomie. Rien à voir avec le look baroudeur avide d’évasion que le design évoque. Il faudra donc penser à charger la grosse batterie très souvent et oublier le voyage vers Nazaré, au Portugal, équipé de planches de surf sur le toit. Ou alors, prévoir de passer la plus grande partie du voyage sur les aires de recharge.
Un succès espéré
Reste que dans sa catégorie de minibus/minivan/ludospace/camionnette électrique, l’ID. Buzz est pour l’instant bien seul. Cela lui offre un boulevard et le carnet de commandes se remplit. Comptez d’ailleurs un an d’attente avant la livraison. Pourtant, le véhicule n’est pas donné. Notre modèle d’essai, bardé d’options, coûte plus de 79.000 euros, contre près de 61.000 pour la version "de base" ! Une sacrée somme que les particuliers auront du mal à débourser. Pour les familles nombreuses, une version longue 7 places est prévue ainsi que son équivalent en cargo. Sans doute est-ce d’ailleurs là le cœur de cible de la Buzz, qui propose aux indépendants et sociétés un utilitaire électrique sympathique et 100 % déductible. Parce que, pour être franc, parmi les plus de 80 modèles électriques actuellement commercialisés, il y en a beaucoup qui coûtent moins cher, qui sont plus performants, qui consomment moins et qui offrent aussi cinq places. Mais si le choix d'un véhicule était uniquement rationnel, la conduite automobile serait bien terne.