En 1864, le poète américain, Ralph Waldo Emerson, dans ses Lois de la vie, écrivait : "Rien n’embellit plus le caractère que le désir de répandre la joie autour de soi". Les philosophes Bergson, Nietzsche et Spinoza ont beaucoup réfléchi au sens et à l’essence de la joie. Analyse de leur pensée en compagnie de Xavier Verougstraete.
Xavier Verougstraete est l’auteur de La Joie – Une spiritualité philosophique, aux éditions Accarias.
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Le 29 mai 1911, à l’Université de Birmingham, Angleterre, c’est lors d’une conférence intitulée Life and Consciousness (la vie et la conscience), ou Conférence Huxley, qu’Henri Bergson, philosophe français, futur prix Nobel de littérature, prononce ceci :
" Les philosophes qui ont spéculé sur la signification de la vie et sur la destinée de l’homme n’ont pas assez remarqué que la nature a pris la peine de nous renseigner là-dessus elle-même. Elle nous avertit par un signe précis que notre destination est atteinte. Ce signe est la joie. Je dis la joie, je ne dis pas le plaisir. Le plaisir n’est qu’un artifice imaginé par la nature pour obtenir de l’être vivant la conservation de la vie ; il n’indique pas la direction où la vie est lancée. Mais la joie annonce toujours que la vie a réussi, qu’elle a gagné du terrain, qu’elle a remporté une victoire : toute grande joie a un accent triomphal. Or, si nous tenons compte de cette indication et si nous suivons cette nouvelle ligne de faits, nous trouvons que partout où il y a joie, il y a création : plus riche est la création, plus profonde est la joie. "