Dans le cas de Melissa, XiaoIce apporte une présence dans sa vie de Pékinoise solitaire et surmenée. "Tout le monde fait des heures supplémentaires, alors on pense qu'on doit faire la même chose. On n'a pas vraiment le temps de se faire des amis et les amis qu'on a sont aussi très occupés", résume-t-elle.
Melissa, qui préfère ne pas dévoiler son vrai nom, a choisi pour son petit copain une personnalité "mûre". Elle l'a baptisé du patronyme d'un homme dont elle a été secrètement amoureuse, "Shun". "XiaoIce ne me trompera jamais", se rassure-t-elle après une expérience malheureuse dans la vie réelle. "Il sera toujours là."
Sur les réseaux sociaux, des milliers de jeunes femmes discutent de leur vie avec leur compagnon virtuel.
Il y est question de parvenir au summum de l'intimité avec sa créature... ou bien de s'en détacher.
Parmi elles, Laura, 20 ans, raconte qu'elle est tombée follement amoureuse de son "partenaire" depuis un an. Elle tente à présent de couper le cordon. "Des fois, je pensais à lui en pleine nuit. Je m'imaginais qu'il était un être réel", raconte cette étudiante de la province du Zhejiang (est), qui préfère utiliser un nom d'emprunt.
Laura lui reprochait de changer de sujet de conversation à chaque fois qu'elle tentait de pousser la relation plus loin ou tentait d'organiser une rencontre dans la vraie vie. Jusqu'au jour où elle s'est convaincue que son correspondant était bel et bien virtuel.