Il Trittico a été créé au sortir de la Grande Guerre, en 1918, au Metropolitan Opera à New York, l’Europe étant alors ravagée par quatre longues années de guerre.
Dans Il Tabarro, Puccini nous emmène dans le Paris de la fin du 19e et du 20e siècle naissant, sur une péniche où Luigi, l’amant de Giorgetta, est surpris par le mari de cette dernière, Michele. L’œuvre devient un drame sanglant, une véritable tragédie en musique dans une mise en scène à La Monnaie nous rappelant le genre du roman graphique.
Suor Angelica, sur un livret original de Giovacchino Forzano (1883-1970) se passe dans un couvent du 17e siècle. Angelica, qui a déshonoré sa famille en donnant naissance à un enfant illégitime, se repent dans la solitude. Elle apprend qu’un drame est arrivé à son enfant, ce qui scellera son propre destin.
Enfin, le triptyque de Puccini, après nous avoir emmenés dans le drame et la solitude, se conclut par un Gianni Schicchi dans une Florence du 12e siècle où des héritiers malhonnêtes vont accepter l’aide d’un certain Gianni pour pouvoir modifier un testament qui ne leur convient pas. Une histoire comique mais aussi morbide qui ne se finit pas comme les héritiers l’auraient souhaité.
Puccini dit qu’au théâtre, il existe des règles incontournables : "intéresser, surprendre, faire pleurer ou faire rire". A travers ce triptyque, il remplit judicieusement cette mission. L’œuvre, demandant de nombreuses ressources, est rarement produite dans son entièreté par les opéras durant le 20e siècle et se fait encore rare dans les opéras de nos jours. L’identité et les couleurs musicales de ce trio d’opéras sont cohérentes et nécessitent d’être jouées dans son ensemble pour faire transparaître ce travail profond de jeu de couleurs que Puccini souhaitait faire vivre dans la même soirée au public.
Alain Altinoglu dirige ce triptyque mis en scène de manière résolument moderne par Tobias Kratzer. Un Triptyque à La Monnaie à découvrir sur notre catalogue Auvio dédié aux opéras.