Peyo entre au Journal de Spirou en 1952. C’est grâce au coup de pouce de Franquin, le recommandant auprès de Charles Dupuis, qu’il a pu se faire une place. Le père de Gaston fut d’ailleurs un véritable ami et mentor pour Peyo, et ce dernier appris énormément en quelques années grâce à ses conseils.
En dix ans, Peyo fait des très grands progrès et réalise en solo une douzaine d’aventures de Johan et Pirlouit. Mais c’est en 1958, dans le neuvième album, initialement intitulé La flûte à six trous puis rebaptisé La flûte à six Schtroumps, qu'on peut apercevoir pour la première fois les fameux Schtroumpfs qui propulseront la renommé du dessinateur. En effet, les petits lutins bleus sont de base un "spin-off" de Johan et Pirlouit qui ont rapidement pris le dessus en popularité.
"Peyo, sur le plan du découpage et de la mise en scène est le plus efficace de tout le Journal de Spirou. […] Franquin disait 'vous punaisez une planche de Peyo, vous reculez de 3 mètres, même si vous ne savez plus lire les bulles vous comprenez ce qu’il se passe dans l’action.'" raconte Hugues Dayez.
Selon Hugues Dayez, Peyo est indissociable de l’âge d’or du Journal de Spirou, qui est lui-même est fondamental dans l’histoire de la bande dessinée. Il faisait partie du "carré d’as" avec Franquin (Spirou & Fantasio, Gaston Lagaffe), Morris (Lucky Luke) et Roba (Boule & Bill). Ils étaient les 4 auteurs les plus populaires et ont forgé ce qu’on appelle "l’école de Marcinelle", qui désigne le style humoristique propre au Journal de Spirou.