Île de Pâques: derrière les Moai, un océan super protégé

Les célèbres Moai tournent souvent le dos à l'océan

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Par Pascale Sury et Jonathan Bradfer

Célèbre et mystérieuse, l’Île de Pâques (Rapa Nui pour respecter le nom local) est mondialement connue pour ses statues monumentales : les Moai. Ces géants, taillés dans la roche des volcans, ne vénèrent plus seulement les ancêtres et les dieux, mais ils “surveillent” désormais la plus grande aire marine protégée d’Amérique latine.

Les îles de Pâques et de Sala y Gómez, distantes de 415km, sont les cimes d’une gigantesque chaîne de montagnes sous-marine, refuge d’une grande biodiversité. Les eaux tropicales sont paradisiaques pour la faune marine. Ce petit bout d’océan pacifique recèle des récifs de corail, dont certaines espèces sont uniques au monde au vu de l’isolement du lieu.

Ludovic Burns Tuki devant le logo de son ONG La Mesa del Mar
Ludovic Burns Tuki devant le logo de son ONG La Mesa del Mar © Pascale Sury

Pour protéger ces espèces, le Chili et les habitants de Rapa Nui viennent de s’entendre sur la création d’une gigantesque zone protégée de 720.000 kilomètres carrés autour des deux îles. Une aire marine où l’activité humaine est donc restreinte, voire interdite : plus de pêche industrielle, pas d’activité minière notamment et une taxation spécifique.

La situation de la mer à Rapa Nui est préoccupante : diminution des espèces due à la pêche illégale, contamination des eaux et de la côte sont autant de problèmes auxquels les habitants doivent faire face jour après jour. Sans compter le tourisme en augmentation constante et les changements climatiques. Face à ces dangers, il était temps de réagir. Ludovic Burns Tuki, se bat depuis des mois pour la création de cette "oasis" au milieu de l’océan, avec sa petite association La Mesa del Mar, qui a pour slogan "Te Mau o te Vaikana o Rapa Nui" ("les richesses de la mer de Rapa Nui").

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Un petit mouvement d'opposition au projet d'aire maritime se fait entendre

Malgré tout cela, une vague d’oppositions s’est abattue sur les côtes de l’île, rattachée à l’Etat du Chili depuis 1988. Plusieurs habitants, épris d’indépendance, craignent cet accord avec "le continent", de peur qu’une fois de plus, l’Etat (distant de 3700km) décide pour eux.

Cela dit, l’accord entérine une administration conjointe de la zone entre l’état central et le gouvernement de l’île. Cet accord maritime va donc dans le sens d’une plus grande autonomie, tout comme la décision de rendre aux autorités locales la gestion et les bénéfices du Parc National qui recouvre la moitié de l’île !

Depuis peu, Rapa Nui profite aussi de la manne touristique et dispose des revenus de son parc national
Depuis peu, Rapa Nui profite aussi de la manne touristique et dispose des revenus de son parc national © Pascale Sury

Plus que jamais, le peuple Rapa Nui a les clés de son petit paradis !

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