En 2018, 12.000 personnes ont signé une pétition pour demander à la région wallonne de légaliser cette pratique. Un mouvement soutenu par plusieurs communes comme Louvain-la-Neuve, Walhain et Liège. A noter que l’humusation n’est légale dans aucun pays du monde. Aux Etats-Unis, une méthode similaire existe, mais plus high-tech et plus rapide.
En parallèle, les cimetières se sont devenus plus verts en intégrant par exemple des urnes biodégradables. "Mais ça ne résout pas le problème des cendres qui sont comme du sable et qui n’ont pas de propriétés intéressantes", regrette Ezio Gandin. "Depuis la pétition de 2018, on se trouve dans une zone floue", poursuit-il.
Selon lui, la région était d’abord favorable à cette méthode. Mais cet élan a été refroidi après la publication en 2020 d’une étude de l’UCLouvain, commandée par la Wallonie. Celle-ci conclut que l’humusation n’est pas au point. Les deux principales critiques ? Les corps d’animaux n’ont pas atteint un stade de décomposition assez élevé et les scientifiques ont enregistré de fortes concentrations d’azote.
Des résultats contestés par la fondation Métamorphose. Son fondateur, Francis Busigny s’exprimait ce lundi à ce sujet sur La Première : "Les auteurs n’ont même pas été capables de réaliser un simple compostage. Ils n’ont pas tenu compte de l’humidité dans la butte. Alors il ne faut pas s’étonner que ça n’ait pas bien marché. Ils le disent eux-mêmes, ils ont raté le compostage et ils ne pouvaient pas appeler ça de l’humusation".
Ce sentiment a poussé la fondation à continuer à mener des expériences de son côté, malgré des discussions au point mort avec le gouvernement wallon. En mai dernier, une pétition signée par 26.000 personnes a ramené le sujet sur la table du Parlement wallon.
Celui-ci a autorisé la fondation à mener des tests de son côté, uniquement sur des animaux morts et dans les conditions adéquates. "On est à présent en contact avec un centre de formation agricole pour refaire des tests de douze mois sur des cochons", précise Ezio Gandin, qui espère débuter les tests d’ici à la fin de l’année.