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Immersion dans l'impressionnisme : Claude Monet et Auguste Renoir exposés à Bruxelles en 1886

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Claude Monet et Auguste Renoir, voilà deux peintres qui évoquent par leur seul nom toute une période de l’histoire de l’art. Une période faite de luttes, de révolutions, de rejet, puis de succès. L’histoire de la peinture impressionniste en France n’est plus à faire. Mais qu’en est-il en Belgique ? Quand et comment avons-nous accueilli ces nouveaux maîtres ?

 

Pour le savoir, il faut tout d’abord remonter au début des années 1860. La guerre franco prussienne change le visage de Bruxelles qui attire de nombreux artistes français. Or, à la demande d’Alfred Stevens, le marchand d’art Paul Durand-Ruel envoie à Bruxelles des œuvres de Corot, Monet, Pissarro et Sisley.

Une première expérience laborieuse

Acceptées ou refusées, les œuvres sont exposées dans la capitale d’une manière ou d’une autre. Mais le succès n’est pas au rendez-vous. Si bien qu’en janvier 1865, Durand-Ruel reprend toutes ses œuvres. Il faut alors attendre dix longues années avant que le marchand d’art ne revienne chez nous. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce retour est mémorable.

L’article de la revue L’art moderne nous éclaire : "Monsieur Durand-Ruel vient de passer quelques jours à Bruxelles avec un lot curieux de toiles des impressionnistes français. Il les a exposées dans sa chambre à coucher à l’hôtel du Grand Miroir et l’élite de ceux qui s’intéressent aux arts y a défilé." On ne peut certes pas parler d’une exposition en bonne et due forme, mais l’accueil réservé aux artistes est plus engageant qu’il ne l’avait été une dizaine d’années plus tôt.

1886, les impressionnistes s'exposent à Bruxelles

Octave Mauss, cofondateur de L’art moderne et du cercle artistique Les XX, réussit à obtenir de Monet et de Renoir d’envoyer des œuvres pour l’exposition annuelle de 1886. Voilà comment débute une longue relation amicale avec les impressionnistes français, dont un grand nombre enverra régulièrement des œuvres à Bruxelles, mais aussi par l’intermédiaire de Mauss, à Gand.

Monnet et Renoir sont loin d’être les seuls à être exposés en 1886. On retrouve également des œuvres de Redon, Whistler et des "vingtistes" issus du Groupe des XX tels que James Ensor, Théo Van Rysselberghe et Fernand Knopff, auxquels s’ajoutent deux nouveaux membres, Félicien Rops et Anna Boch.

Mais les Salons annuels des XX ne consistent pas uniquement en expositions. On peut également y écouter des conférences et des concerts dont la programmation sera plus tard confiée à Vincent d’Indy.

Si tout cela nous montre l’étendue de la modernité de cette exposition de 86, une exposition qui affirme son ouverture, quelle est donc la réception de la critique ? Madeleine Mauss, dans son livre Trente années de luttes pour l’art, nous en offre un florilège dont voici deux petits extraits : "Claude Monet doit avoir été l’un des inventeurs de l’art incohérent". Et, à propos de Renoir : "Il suffit d’un coup d’œil jeté sur ses toiles pour voir combien est pauvre cette tapageuse palette". Ou encore, en guise de conclusion, "Ce n’est pas monsieur Renoir qui sauvera le reste". Bruxelles et Mauss, après 1886, ne reviendront jamais en arrière.

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