Octave Mauss, cofondateur de L’art moderne et du cercle artistique Les XX, réussit à obtenir de Monet et de Renoir d’envoyer des œuvres pour l’exposition annuelle de 1886. Voilà comment débute une longue relation amicale avec les impressionnistes français, dont un grand nombre enverra régulièrement des œuvres à Bruxelles, mais aussi par l’intermédiaire de Mauss, à Gand.
Monnet et Renoir sont loin d’être les seuls à être exposés en 1886. On retrouve également des œuvres de Redon, Whistler et des "vingtistes" issus du Groupe des XX tels que James Ensor, Théo Van Rysselberghe et Fernand Knopff, auxquels s’ajoutent deux nouveaux membres, Félicien Rops et Anna Boch.
Mais les Salons annuels des XX ne consistent pas uniquement en expositions. On peut également y écouter des conférences et des concerts dont la programmation sera plus tard confiée à Vincent d’Indy.
Si tout cela nous montre l’étendue de la modernité de cette exposition de 86, une exposition qui affirme son ouverture, quelle est donc la réception de la critique ? Madeleine Mauss, dans son livre Trente années de luttes pour l’art, nous en offre un florilège dont voici deux petits extraits : "Claude Monet doit avoir été l’un des inventeurs de l’art incohérent". Et, à propos de Renoir : "Il suffit d’un coup d’œil jeté sur ses toiles pour voir combien est pauvre cette tapageuse palette". Ou encore, en guise de conclusion, "Ce n’est pas monsieur Renoir qui sauvera le reste". Bruxelles et Mauss, après 1886, ne reviendront jamais en arrière.